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 friendship never ends. (bb iggy)

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Daisy Donovan

Daisy Donovan

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MessageSujet: friendship never ends. (bb iggy)   friendship never ends. (bb iggy) EmptyVen 9 Déc - 14:21

friendship marks a life even more deeply than love. love risks degenarating into obsession, hatred, disappointment. friendship is never anything but sharing, caring, loving. a friend, indeed, is one that knows you as you are, understands where you have been, accepts what you have become, and still, gently allows you to grow.


Daisy a fichu tout le monde dehors manu militari dans un tourbillon incessant de suppliques joliment susurrées, de moues enjôleuses et parfois d'ordres un soupçon autoritaires, portés par des airs d'ingénue à qui on ne refuse rien. Ou presque rien, car il a été compliqué de se réserver la soirée. Elle a prétexté un rencard très important pour elle, arguant qu'il était une question de vie ou de mort qu'elle puisse faire montre de tous ses talents ce soir, laissant volontairement planer une ambiguité qui n'a pas lieu d'être pour s'assurer l'appartement. Elle est mignonne, Daisy, elle a glissé discrètement dans les poches de veste des uns et des autres de quoi s'offrir quelques pintes en la maudissant, quelques billets où trône un post-it de môme : un merci écrit à la-vite, un petit coeur sur le i accompagné d'un baiser de la marque de ses lèvres teintées de rose. Elle saupoudre le tout d'un soupçon de son parfum capiteux, et pousse tout ce beau monde dehors, mue par la débordante énergie du désespoir. Il lui faut reconquérir Iggy, qui vaut tous les hommes et c'est pourquoi la rouquine est la seule ignorant tout de son plan. Quand elle rentrera d'ici quelques heures, il n'y aura qu'elle, des bougies parfumées à la cannelle un peu partout, une ambiance tamisée, aussi romantique que si c'était véritablement un rencard et son minois. Son minois débordant d'amour, de pardons silencieux, d'un sourire bancal qui n'attendra que le sien pour s'épanouir. Daisy est théâtrale, elle imagine parfaitement la scène dans un recoin créatif de son esprit aussi enthousiaste qu'un chiot fou, mais le seul problème, c'est la réalisation. Elle n'est pas faite pour cet écrin, celui qui veut la femme entre la cuisine et le lit conjugal. Elle essaye, Daisy, elle est toujours pleine d'attentions, de petits cadeaux glissés, de cookies fumants et de bouquets de pivoines, de tulipes, achetées à Iggy pour égayer leur chez-eux. Mais, on ne va pas se mentir : les tâches ménagères ou les repas divins, ce n'est pas sa came et souvent, elle choisit la facilité, passe chez l'unique traiteur de la ville, prétend organiser une dégustation chez son papa pour une future réception, cache ingénieusement les sacs et les plastiques et prétend avoir passé sa journée en cuisine. Personne n'est dupe, mais tous jouent le jeu désireux de ne pas ternir ses efforts... et de ne pas périr, empoisonnés par ses soins. Mais aujourd'hui, elle refuse la facilité et se plonge dans l'enfer des livres de cuisine. Elle est à deux doigts d'appeler Lila à la rescousse, Lila si parfaite, si attentive aux conseils de maman et de ses recettes divines, Lila qui sait coudre et repriser, dont les tenues sont toujours tirées à quatre épingles et qui a des doigts de fée. Elle en serait ravie en plus sa soeur, elle le sait Dee. Elle serait très heureuse de venir sur ses terres affirmer sa supériorité, la traiter d'empotée avec sa condescendance insupportable et puis jouer à l'aînée, ce rôle qu'elle aurait tant aimé.

L'idée lui a traversé l'esprit, oui, mais Daisy la mure derrière les barbelés de ses pensées les plus folles, celles qui parfois s'échappent sans raison alors qu'elles la conduisent toujours au bord du précipice. Il y a surtout des sentiments là-dedans, des sentiments étouffés, muselés, attachés, des sentiments qui se meurent de ne pouvoir éprouver mais elle ne lâche rien, Dee, désireuse de rester sur la rive, effrayée à l'idée de se noyer dans les courants des amours déçus. Lila en cuisinière les rejoint bien vite et à la place, elle retrousse ses manches, puise dans les bouquins de sa meilleure amie et cherche une recette à la hauteur de ses maigres compétences. Ses doigts fourmillent d'impatience et elle s'arrête sur des lasagnes végétariennes et un gâteau à la carotte avec un glaçage au chocolat blanc. Daisy en salive d'avance alors qu'elle joue à Cendrillon, elle qui s'est toujours rêvée Belle ou Jasmine, actrice plutôt que spectatrice, défiant les codes et le patriarcat. Mais pour sa belle Ariel, elle le fait, même si aucun animal de la forêt ne vient lui prêter main forte. Bien sûr, que c'est un échec, et lorsque la clef d'Iggy joue dans la serrure, malgré les bougies et la cuisine aérée depuis des heures, l'appartement est encore empreint d'une vague odeur de brûlé, seul souvenir restant du premier plat de lasagnes, carbonisé. Le second, lui, avait un goût infâme de cumin après que Daisy ait malencontreusement vidé le tiers du tube et décidé qu'on n'y verrait que du feu. Le troisième plat est le bon, il a l'air correct mais il l'a mise terriblement en retard, la forçant à courir à perdre haleine jusqu'à la petite supérette du coin, en manque d'ingrédients. Et Iggy rentre, trop tôt. Elle vient à peine de sortir le gâteau du four, son glaçage monté à la va-vite est en train de couler sur les côtés et Daisy n'a pas eu le temps de se changer. Ou même de reprendre une douche. Elle a les joues rosies par la chaleur du four et de l'effort, les cheveux hirsutes et des traces de farine ici ou là, jusque sur ses lèvres. Sans parler de l'unique vêtement qui couvre partiellement ses courbes, un t-shirt un peu large qu'elle emprunté à l'un des garçons, dérobé directement à la source : la panière de linge propre, en attente de repassage, où se dévoile humblement le menu du jour. Ici un peu d'éclat de béchamel, ici un rien de courgette et là, oh, un soupçon de chocolat blanc fondu. Merveilleux. Mais l'essentiel est là : la table est joliment dressée, avec la vaisselle des grands jours, celle qu'on ne sort qu'à Noël ou pour les anniversaires, et une photo d'elles, encadrée, au milieu, les dvd sont sagement posés sur la table basse et leurs plaids préférés (les plus doux) n'attendent plus qu'elles sur le canapé défoncé. Il ne manque qu'Iggy et Daisy n'est même pas certaine qu'elle ne va pas tourner immédiatement les talons. C'est ce doute poignant qui l'empêche de l'accueillir comme elle le voudrait, comme elle l'aurait fait, avant, avec toute son énergie, elle l'aurait serrée dans ses bras maigres jusqu'à l'étouffer, elle aurait déposé un baiser sur ses joues rondes, tellement douces, avant de se saisir de sa main minuscule pour l'entraîner dans l'une de leurs escapades. Mais ce soir, Daisy est sur le fil et si elle est agile dans les airs, sur une poutre, une branche ou un trapèze, elle se révèle étrangement bancale, sa silhouette éthérée plombée au sol. « Surprise ! » Il n'est pas aussi tonitruant qu'elle l'espérait, son surprise, pas aussi radieux et pétillant qu'elle. Qu'elle, en général, non, son timbre est assombri par l'appréhension de voir Iggy la fuir avant même de lui offrir une chance de tout réparer. Daisy n'est pas très douée pour ça, elle mesure toujours mal les sentiments des autres, c'est pour ça qu'elle les heurte et qu'elle recommencera sans doute, encore et encore. Mais elle essaye, elle essaye vraiment. Alors elle joue pour le tout, et délivre l’entièreté de son plan sans filtre aucun. « J'ai mis les garçons à la porte pour la soirée, préparé ton repas préféré et sorti le film le plus niais de l'univers pour toi, j'ai nommé the notebook. J'ai passé ma journée à essayer de cuisiner un truc consommable et dépensé tous mes pourboires de la semaine pour nous offrir deux bouteilles de champagne. Pas celui de Californie, du vrai importé de France et tout. Je suis vraiment désespérée alors si tu me laisses pas une chance, si tu t'en vas, je te jure que je vais me laisser cramer avec tes lasagnes. » Voilà, c'est clair, non ? Aussi clair que sa voix de miel un rien écorchée, qui reprend à peine son souffle, suspendue aux lèvres de sa meilleure amie comme un condamné à mort attendant le jugement dernier.
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Iggy Austen

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MessageSujet: Re: friendship never ends. (bb iggy)   friendship never ends. (bb iggy) EmptyLun 12 Déc - 12:00


- big girls cry when their
hearts are breaking.

Iggy avait eu une journée plus que pénible. Des clients trop pointilleux, une mauvaise humeur constante et surtout la rouquine avait essuyé bourdes sur bourdes. Il y avait des jours comme ça, où tout allait de travers quoique l’on fasse. Ces jours-là, la rouquine préférait rester cloîtrée au lit et ne pas mettre le nez dehors. Surtout que ces temps, rien n’allait en s’améliorant et Iggy avait l’impression que le monde s’écroulait gentiment autour d’elle. Depuis qu’elle avait surpris la coucherie de Daisy et Grey, la belle évitait au maximum la colocation. Désormais, être là-bas était devenu pesant et la jeune femme ne se sentait plus réellement chez elle. Pourtant, elle les aimait, quoiqu’il se passe et les aimerait certainement toujours, mais la rouquine se sentait légèrement de trop ces derniers temps et peinait à trouver sa place au sein d'une famille désormais déchirée. Il n’y avait que Toby et Ryder qui ne se permettaient pas de la juger ou de prendre un quelconque parti dans l’histoire et malheureusement, ce n’était bientôt plus suffisant. Sa meilleure amie lui manquait terriblement et bien qu’elle ait cette folle envie de lui pardonner et de lui reparler, la rousse restait bloquée à chaque fois que l’occasion se présentait. Sa fierté le lui interdisait formellement, sa colère était trop forte. Mais elle savait Iggy, que ce n’était pas Daisy le problème principal et le noyau de sa colère. Il n’y avait, au fond, qu’une seule personne qui lui avait brisé le cœur, qui avait piétiné ses rêves d’avenir et bousillé ses espoirs. C’était Grey. Son Grey. Celui que malgré tout, elle regrettait. Celui qui était parti avec la moitié de son petit cœur meurtri. Et chaque jour se ressemblait; à chaque fin de journée, son estomac se tordait à l'idée de croiser son regard froid et distant. Celui qui autrefois, la regardait comme s'il n'y avait jamais eu qu'elle. C’est d’un pas lent qu’elle rejoignait alors son domicile ce soir-là, certainement pas pressée de retrouver ses colocataires et l’ambiance pesante qui y régnait depuis quelques temps. La moue boudeuse, les traits tirés, la jeune femme rejoignit la maison presque à reculons. Une fois la porte ouverte, une multitude d'odeurs inhabituelles vinrent lui chatouiller les narines. Surprise, la jeune femme se débarrassa de sa veste et de son sac tout en humant les alentours, se demandant bien qui pouvait être à l’origine de ce méli-mélo de cannelle et de brûlé. La réponse ne se fit pas trop désirer car Daisy apparu, répondant alors à toutes ses questions. Son accoutrement en disait long sur les activités qu’elle avait pu pratiquer avant qu’elle arrive et Iggy s’amusa à deviner à quoi chaque tâche pouvait bien correspondre. La rouquine resta étrangement silencieuse pendant que sa meilleure amie lui faisait son spitch et tentait d’expliquer pourquoi elle se retrouvait dans cette situation quasi désespérée. Non parce qu’il fallait bien le dire, Daisy à la cuisine, c’était plutôt rare, voir quasi impensable. Et au vu de son état et des marques de nourritures qu’elle avait jusque dans les cheveux, elle devait s’être donné de la peine. Iggy étouffa un petit rire et dut mettre toute sa volonté à contribution pour ne pas éclater de rire et pleurer en même temps, tant son attention était touchante. Du Daisy tout craché. Une Daisy qui pardonne, une Daisy qu'elle admirait encore et toujours. - Tu es en train de me dire que tu as cuisiné, toi ? -  La Iggy normale aurait certainement versé des larmes et lui aurait sauté au cou à lui en faire mal au dos, mais à dire vrai, la rouquine ignorait comment réagir dans une pareille situation, présentent. - Tu as dans l'intention d'en finir avec moi en m'empoisonnant... c'est ça ? - Pourtant, elle ne put empêcher ce petit sourire sincère de venir s'installer sur ses lèvres et faire une petite vanne était bien trop tentant. Elle avait beau lui en vouloir, la rousse était tout bonnement incapable de garder sa moue fâchée très longtemps avec Daisy. Cela avait toujours été ainsi. Une mine tout-à-coup sérieuse sur le visage, la demoiselle s'approcha de la brune et passa son doigt sur la joue de sa meilleure amie. Elle l'examina de plus près avant de l'amener à sa bouche. De la béchamel. Daisy avait de la béchamel sur la joue. Elle ne mentait pas à propos des lasagnes, et Iggy était certaine qu'elle ne plaisantait pas non plus concernant le fait de se laisser cramer avec si elle n’obtempérait pas. - Ta sauce est pas mal (...) enfin, si c'est bien de la sauce. - La demoiselle arqua un sourcil en essayant de rester sérieuse et détachée -ce qui n'était pas chose aisée devant les yeux de biche de la brune. - Ça sent déjà assez mauvais ici sans qu'on en rajoute une couche, je crois. - Pour ne pas qu'elle le prenne trop mal et qu'elle saisisse qu'Iggy plaisantait plus que ce qu'elle n'était sérieuse, la fleuriste lui offrit un petit sourire en coin. Elle n'avait jamais vu sa meilleure amie fournir autant d'efforts pour quelqu'un et son petit cœur de bisounours l'empêchait carrément de jouer les totales méchantes ce soir. C'était au-dessus de ses forces. Paraître froide et distante au quotidien était déjà bien trop dur. - Où est ce fameux champagne ? - Daisy restait quand même sa moitié. Une moitié parfois trop épicée, parfois trop piquante, mais une moitié qui lui était indispensable et lui permettait d'avoir une vie moins fade.
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Daisy Donovan

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MessageSujet: Re: friendship never ends. (bb iggy)   friendship never ends. (bb iggy) EmptyVen 16 Déc - 1:39

Daisy ne connaît pas ou peu l'appréhension. Elle, c'est une étoile filante qui suit ses impulsions, qui traverse la vie telle une comète et qui parfois se fait météorite, avec les dommages collatéraux qui l'accompagnent. Mais elle ne fait jamais exprès, elle réalise tout à retardement surtout lorsqu'il s'agit des sentiments. C'est Iggy, l'empathique, la sensible, Daisy pense aux autres aussi, elle se plie en quatre s'il le faut mais elle ne les comprend pas, elle n'en saisit pas leur essence et souvent, elle merde, là où Iggy... là où Iggy, généralement, se montre plus prévenante. Et c'est pour ça qu'elle craint sa réaction, Dee. Elle sait qu'une fille aussi altruiste que sa meilleure amie, aussi douce et lumineuse, bourrée d'attentions et de qualités de coeur, elle ne peut qu'être intransigeante, entière. Elle ne peut pas supporter l'acerbe sentiment de la trahison, le poids du poignard planté entre ses omoplates parce qu'elle, elle ne l'aurait pas fait. Et pourtant, si, Iggy elle a commis la même bêtise et cette confusion supplémentaire rend impossible toute prédiction quant à leur soirée. Elle essaye, Daisy, tandis que la belle se libère de son manteau. Elle essaye de réfléchir au champ des possibles, de prédire son avenir proche mais sans succès. Elle sait seulement qu'Iggy sera inflammable entre ses doigts, à manipuler avec précaution, avec délicatesse. Et elle, c'est une môme. Elle est tendre, elle est affectueuse mais il y a toujours ce moment d'inattention, imprévisible et indésirable susceptible de tout gâcher. C'est là que se terre son appréhension, dans sa faculté à danser sur le fil sans trébucher. A rappeler à Iggy qu'on ne peut pas jeter plus de vingt piges d'amitié aux chiottes pour du sexe, mais sans attiser sa colère. Jamais. Alors Daisy attend Iggy, le ventre noué et elle ne croit pas avoir ressenti un trac aussi important, avant. Sa première scène, sa première fois, elle y est allée en guerrière, Dee, armée de son sourire en coin de petite maligne et d'une insolente décontraction de façade qui lui donne l'air conquérant d'une fille sur qui la vie coule. C'est faux, mais ça fonctionne. Sauf avec eux, qui la connaissent par coeur, délestée de nombre de ses masques. Iggy étouffe un léger rire et Daisy sent le ballon de baudruche de son angoisse se dégonfler dans son estomac. Elle acquiesce à la question de la rouquine et arque un sourcil dans une moue de nana confiante de ses talents qu'elle singe à merveille. « Et mince, me voilà démasquée. J'avais prévu d'empoisonner la minuscule partie de toi qui ne me supporte plus. » Un mince sourire fleurit sur ses lèvres charnues, tandis qu'elle tente l'humour Daisy. Mais le bancal, celui qui hésite et flotte lourdement dans l'air. Ce ne sont pas ses plaisanteries un rien graveleuses, pétillantes, qui emplissent la pièce comme des bulles de champagne et s'estompent facilement. C'est un bide en réalité et Daisy, habituée à être un soleil estival, brûlant, aveuglant, parfois trop, ne sait pas composer avec cette atmosphère particulière. Elle qui dirige, qui entraîne dans son sillage, se surprend à jouer nerveusement avec les bagues de ses doigts fins, dans l'attente de savoir sur quel pied danser avec Iggy. Mais Iggy, elle sourit. C'est une esquisse minuscule mais sincère, la lumière au bout du tunnel, la lueur d'espoir et ça l'aide à se dérider, d'observer la frimousse de sa meilleure amie, tout en ronds et en grâce, là où elle est en angles pointus. La rouquine s'approche et Daisy clôt les paupières, tout sourire, ses fossettes frétillant d'aise, pour savourer leur proximité, ce maigre contact. Ca y'est, c'est bon, elle est dans la place, Dee, elle est libérée du poids de la crainte parce qu'Iggy a rompu le quatrième mur, elle est venue d'elle-même briser la glace, la toucher. Et Daisy, elle pourrait presque ronronner comme un félin affectueux et se frotter à ses chevilles. Ce n'est pas sa dignité (relativement faible) qui l'en empêche, mais la plaisanterie d'Iggy qui prouve qu'elle est prête, elle aussi, à ranger les armes pour ce soir. Plongée dans les prunelles immenses de la rouquine, Dee retrouve son aisance sociale et son entrain habituel, celui qui est pourtant en mauvaise posture, plombé par Toby, par Iggy, par le retour compliqué de la petite soeur parfaite. « Bien sûr que c'est de la béchamel, qu'est-ce que tu veux que- (...) Ah. Non aucun risque, tu sais bien que j'av- » Elle se stoppe net, comme une môme prise en flagrant délit et cherche une issue de secours qui ne vient pas. « Trop tôt ? » demande-t-elle de sa voix câline, qui tente déjà de se faire pardonner. Il lui suffit de croiser le regard d'Iggy pour avoir sa réponse. Oui, clairement trop tôt pour les allusions sexuelles qui ne dérident l'ambiance que lorsque le sexe n'a pas contribué aux tensions actuelles. Du génie, Daisy, bravo. Heureusement, Iggy décide dans sa grande mansuétude de ne pas la laisser périr douloureusement dans le four et le sourire avec lequel elle lui répond pourrait rallumer les étoiles. Il lui en faut peu, à Daisy. Elle s'est toujours moquée de l'argent, des possessions matérielles et de toutes ces conneries qui rythment le quotidien du reste des Donovan. Elle a l'esprit nomade, Dee, pas bourgeois et elle n'est riche que de ses amis. C'est son moteur, c'est son oxygène, son unique ambition. C'est la raison pour laquelle les conflits la minent tant et qu'elle persiste à vendre sa philosophie facile, de gamine trop souvent préservée : parce que tous les quatre, ils sont tatoués sur son coeur, à l'encre salée. Et lorsqu'ils s'écorchent, la plaie béante est douloureuse. Et Daisy n'est pas comme les romantiques, comme les torturés, elle ne fait pas dans les grandes envolées lyriques et l'autodestruction. Elle a peur de la douleur émotionnelle. Elle a peur de la vulnérabilité qu'elle ressent quand la colocation part à vau l'eau tout comme elle craint de perdre leur soutien, leur amitié, leur complicité, ce qu'ils ont mis plus de vingt ans à bâtir. Iggy, c'est pas juste une copine. C'est la petite fille qui lui a tendu la main quand personne ne le faisait, c'est celle qui l'a toujours acceptée, même si elle ne jouait pas à la poupée, même si elle se montrait brusque et impatiente. Iggy, c'est la gamine qu'elle aurait aimé être et aussi celle qu'elle s'était jurée de protéger, malgré leur année d'écart. Elle était douce et Dee n'avait pas froid aux yeux. Ruby, c'était sa princesse de conte de fées, et elle était devenue sa soeur de coeur, de choix, son âme soeur dans le sens le plus pur du terme : sa moitié. Elle était tout ce qui manquait à Daisy, tout ce qu'elle n'avait pas. Encore aujourd'hui, Iggy c'est son équilibre, celle qui juge peu mais qui comprend tant, et celle qui ose, aussi. Qui ose la freiner parfois, et la remettre sur les rails. Iggy, elle lui manque. Point. Et quel meilleur liant pour des retrouvailles que les bulles euphorisantes du champagne ? Aucun. « Au frais. Je m'en occupe. » Son entrain est sincère mais encore bancal, il n'a pas le vent en poupe comme habituellement, il a du mal à entraîner dans son sillage et pourtant, il essaye. Daisy adresse un clin d'oeil malin à Iggy et virevolte jusqu'au frigo pour en sortir le Graal, qu'elle agite sous le nez de la rouquine dans une mimique joyeuse. Bon. Maintenant, il convient de l'ouvrir et elle ne se fait pas prier, privant la boisson de son bouchon avec une habileté peu commune. Elle remplit deux flûtes, Daisy, concentrée à sa tâche et en glisse une entre les doigts fins d'Iggy. Son verre tinte contre le sien, les yeux dans les yeux, et un sourire lumineux sur ses pulpeuses. « A nos retrouvailles. A toi. Et à cette soirée drama-free loin des garçons. » Ils ont bon dos, les garçons. Et pourtant à cet instant, Daisy espère vraiment que leur dîner sera tel qu'elle se le figure dans son esprit trop créatif, trop positif. Beau, sans nuage, comme avant. Un avant teinté d'une nostalgie qu'elle n'aurait jamais pensée ressentir aux côtés d'Iggy avec qui le futur prenait naturellement une teinte plus douce, un goût savoureux. La conviction qu'à ses côtés, tout irait toujours bien. « Ça te va si on boit à table ? J'ai peur que les lasagnes refroidissent et tu comprends, j'essaye de mettre toutes les chances de mon côté. » raille Daisy, qui ne plaisante qu'à moitié. C'est son troisième plat de la journée après deux essais ratés et elle connaît ses maigres talents culinaires : les lasagnes seront peut-être tout juste mangeables chaudes, n'allons pas tenter le diable en les réchauffant. Daisy s'agite comme une parfaite maîtresse de maison rétrograde même si c'est un ballet qui ne prend pas, auquel il manque la grâce éthérée avec laquelle elle se balade dans la vie. Mais elle essaye et au bout de quelques minutes, elles sont assises l'une en face de l'autre sur une table dressée aux chandelles, comme un vrai rencard. Avec la même appréhension qui naît, à nouveau. « Je crois que c'est la première fois de ma vie que je ne sais pas quoi te dire. » avoue-t-elle de but en blanc, une moue songeuse aux lèvres, sans la quitter des yeux. Iggy le sait, Daisy aime la facilité, le noir ou le blanc, pas les entre-deux, les nuances et tout ce qui lui demande de composer. Elle essaye, elle se creuse la cervelle à la recherche d'une banalité, d'un pas en avant, mais tout ce qui lui vient est soit bancal, soit connoté alors à la place, elle goûte le plat, le noie dans une rasade de champagne et le teste à nouveau. C'est mangeable. Ce serait presque savoureux et Daisy esquisse l'ombre d'un sourire ravi, tout en guettant du coin de l'oeil la réaction d'Iggy, la seule qui compte.
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MessageSujet: Re: friendship never ends. (bb iggy)   friendship never ends. (bb iggy) EmptyMar 17 Jan - 9:26

- You know, I hope and I pray that you believe me
When I say this love will never fade away.
◊◊◊

Alors qu'elle voyait la mine de sa meilleure amie se décrisper gentiment en remarquant que la rouquine était plutôt coopérative ce soir, des souvenirs refirent surface. Subitement, Iggy revit des flashs du passé, du temps où elles n'étaient encore que des enfants. Des enfants ignorants tout de la dureté de ce monde, des déceptions et des trahisons qu'elles allaient devoir subir. Deux jeunes filles insouciantes, qui jouaient à cache-cache dans les champs de blés et qui chantaient à tue-tête les refrains des chansons de leurs dessins animés préférés. Des rires résonnaient entre les murs du ranch des Austen, en ce temps-là. Iggy se souvenait à quel point elle aimait, à l'époque, jouer à la mariée et au marié... et qu'elle obligeait cette pauvre Daisy à enfiler le costard alors que la rouquine désirait toujours revêtir la robe blanche et le voile assorti. Elle lui en avait déjà fait voir de toutes les couleurs, à cette époque. Iggy avait beau être une jeune fille foncièrement gentille, elle avait aussi été capricieuse, parfois. Une gamine qui voulait simplement se réveiller en princesse de conte de fées tous les matins. Là où elle ne pouvait jamais être déçue. Là où le mot abandon n'existait pas. Et Daisy, elle avait toujours été là pour l'aider à réaliser son rêve. Elle se pliait à ses caprices lorsqu'elle voulait être la princesse tout en rose, lui confectionnait des couronnes de fleurs et la faisait tournoyer jusqu'à ce qu'elles en aient mal au cœur. Au final, Iggy se demandait comment elle avait pu la supporter, par moment. Mais ce n'était pas justement ça, l'amitié, la vraie ? La fleuriste esquissa un petit sourire mélancolique à cette pensée, alors qu'elle observait la brune essayer tant bien que mal de se dépatouiller pour ne pas paraître trop... bizarre. Peut-être qu'elles pouvaient essayer de faire une trêve, rien qu'un soir ? Oui, elle était en colère contre elle, oui, elle lui en voulait horriblement de lui avoir enlevé Lewis et cela, même l'espace d'une seule nuit. Mais Iggy était incapable d'oublier toutes les années heureuses qu'elles avaient passées ensemble et les nombreuses fois où la brune avait été son seul repère. Elle ne pouvait réprimer le mince sourire amusé qui venait se glisser furtivement sur ses lèvres rosées alors que Dee essayait de jongler avec les humeurs de la rouquine. Les deux jeunes femmes se dirigèrent dans la direction du frigo et Iggy attendit patiemment que sa meilleure amie lui tende une coupe. Cela n'allait pas leur faire de mal. — Je suis d'accord qu'une soirée sans testostérone, ce n'est pas cher payé. La rousse fit tinter son verre, et ne releva pas la partie « drama free » que Daisy venait d'évoquer. Elle avait beau vouloir que tout se passe bien, Iggy ne pouvait pas prévoir encore comment allait se dérouler cette soirée étrange. On ne savait jamais vraiment quand est-ce qu'elle pouvait exploser, elle était imprévisible, trop à fleur de peau. — Pas le moins du monde, je meurs de faim. Répondit-elle d'une petite voix en suivant la brune jusqu'à la table décorée pour l'occasion. Iggy devait bien l'admettre, la brune la surprenait ce soir. Elle n'avait pas imaginé une seconde qu'elle se donnerait autant de peine pour elle. Une petite boule se forma dans sa gorge alors qu'elle prit place et observait son amie virevolter autour d'elle comme une parfaite ménagère, une hôtesse de soirée au top de sa forme. Quelques secondes plus tard, la rouquine pouvait sentir les effluves du plat qui se trouvait dans son assiette. Pour tout avouer, cela sentait divinement bon. Après avoir bu quelques gorgées du breuvage magique qui faisait disparaître peu à peu ses inhibitions, la fleuriste amena la fourchette à ses lèvres. C'était bon, à dire vrai. C'était même divinement bon. Les yeux brillants, surprise, la jeune femme resta silencieuses quelques instants avant de relever la tête pour faire face à sa meilleure amie. — C'est—c'est très bon Dee. J'ignore comment tu t'y es prit, mais tu as réussi à me faire aimer ta nourriture. La gorge nouée, sa voix se fit petite et elle se contenta d'esquisser un infime sourire en sa direction avant de reprendre une gorgée de champagne. Un petit silence s'installait alors que Daisy lui avoua qu'elle ignorait quoi dire. — Je crois que je ne sais pas non plus (...) mais je pense qu'il ne faut pas qu'on emploie quatre chemins. Dis simplement ce qui te passe par la tête. Ce soir, pas de filtres. Tu es d'accord ? Elle n'était pas certaine que cela soit une très bonne idée, mais elle sentait qu'elle comme Daisy avaient besoin de ça, maintenant. — Par exemple-- je commence; j'ai quand même un certain doute sur le fait que c'est toi qui aies cuisiné ce repas. C'est beaucoup trop bon. C'est un traiteur, avoue. Iggy voulait plaisanter, malgré tout, et elle essayait comme elle pouvait. En tout cas, la bouteille allait devenir leur meilleure amie ce soir, elle le sentait.
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