good morning sunshine - Ranch 666 [GAL/KEN)

Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas contrairement à ce que dirait la plupart des gens. Il est vrai que vivre dans cette petite ville pouvait rendre cinglé un bon nombre de personne mais, quand bien même j'aspirai parfois à plus, j'appréciais ce lieu et toutes les histoires qu'il renfermait. Et puis en tant que pompier, la vie n'était jamais un long fleuve tranquille, pour mon plus grand plaisir d'ailleurs. Ce jour là ne dérogerait sûrement pas à la règle. Appelé par le central tôt dans la matinée pour s'occuper d'un nid de guêpe dangereux, je me retrouvais dans le camion avec deux autres de mes collègues. Malgré mes visites quotidiennes à la salle de sport, je paraissais aussi frêle qu'une crevette face à ces deux armoires. En outre, ils ne perdaient aucune occasion de me titiller là dessus. Venait ensuite le traditionnel débriefing des Don Juan sur leur tableau de chasse mensuel avec une classe qui leur était propre. Avec qui, comment et où étaient leur base de conversation. Il faut dire qu'en tant que pompier, l'uniforme faisait plus de 80% du boulot et par conséquent ils pouvaient s'amuser aussi souvent qu'ils le souhaitaient. Cela ne me gênait en rien, sauf lorsqu'ils décidaient de m'inclure dedans. « Et toi alors Kenny ? T'as pris ton pied hier soir ? », me demanda ainsi Matt en m'extirpant de mes songes, à moitié étouffé par la gorgée de café chaud que je venais de prendre. Coincé entre lui et Jim, il m'était impossible de déroger à la fameuse question. « Hein ? Euh.. oui oui. C'était top », bégayais-je en regardant droit devant moi. « Top ? C'est tout ? Allez nous on veut des détails croustillants champion ! », rétorqua de plus belle Jim, amusé et impatient d'en savoir plus. Il semblait évident au vu de la situation que mes deux comparses ignoraient totalement ma préférence pour la gente masculine et je ne pouvais les blâmer puisque je faisais exprès de garder le secret. Voilà pourquoi je mentais de la sorte. Non je n'avais aucunement couché avec une belle demoiselle la nuit dernière, d'ailleurs je n'avais pas du tout pris mon pied en fait. La dernière fois que cela était arrivé c'était il y a deux semaines de ça et ce souvenir me hantait encore, me provoquant un imperceptible frisson sur ma peau chaque fois que je repensais aux traits délicats de son visage. « Ah ! La prochaine fois les gars, on est arrivés », les coupai-je aussitôt en voyant que nous étions parvenus à destination. Ouf ! Sauvé in-extremis pour aujourd'hui. Cependant, ma joie fut de courte durée quand je réalisai où notre mission nous avait conduits : le ranch de Valois. C'est dans ce genre de cas parfois que Dieu, s'il existe réellement, a vraiment un drôle de sens de l'humour. C'est dans cet emblématique ranch de la ville que vivait le jeune homme en question. Par chance -enfin si on peut dire ainsi- ce dernier était sans doute encore en voyage pour son métier de mannequinat. Ouais, je m'étais tapé un mannequin, deux fois en plus !
Quoiqu'il en soit, je descendis du véhicule avec le reste de l'équipe et Matt sauna à la porte d'entrée. Quelle ne fut ma surprise lorsque je me retrouvais nez à nez avec Gal, simplement vêtu d'un caleçon, probablement tiré du lit par notre arrivée. Les yeux écarquillés de surprise, j'avalais ma salive et ouvris la bouche d'un ton gêné. « Bonjour, on nous a appelés pour un problème de guêpes ». Jim et Matt paraissaient tout à fait normal tandis que pour ma part je ne savais plus où regarder pour ne pas paraître embarrassé. « Respire Kenny où tu vas virer rouge comme la couleur du camion », me dis-je à moi-même pour me ressaisir. La journée commençait bien.

Couché dans ton lit, tu tentes de regagner ces heures de sommeils qui te font défaut. La cause ? La soirée bien arrosée d’hier avec quelques amis, fêtant ton retour. Bon, tu n’étais pas parti des mois, mais au final, c’était devenu une tradition. Immobile sous tes couvertures, tu sens ton matelas bouger et, instinctivement, tes yeux s’ouvrent. Oh, ne serais-tu pas seul ? Mal de crâne abominable qui te fend la tête, tu te doutes que tu as encore vachement abusé de l’alcool. Doucement, tu te retournes, faisant face à une fille…inconnue. Merde, tu as oublié son prénom. Comment c’est encore ? A…A…D’accord, tu abandonnes. « Galadriel…shtttt, Galadriel. » Ta porte venait de s’ouvrir légèrement, laissant la tête de ton double passer dans ta chambre. Son regard n’indique aucuns reproches, il a l’habitude de voir défiler les filles lorsque tu es dans les parages. « Les pompiers vont rappliquer, je dois aller m’occuper des chevaux, bouges ton cul. » Ouai mais…non ! Tu grimaces, te laissant retomber dans le lit, te cachant sous les couvertures. Sauf que voilà, pas dix minutes plus tard, la sonnerie retentie, réveillant l’inconnue au passage. Super…Te levant, tu ignores la jolie brune sans la gratifier d’un regard, n’étant absolument pas du matin. Enfilant un boxer noir à l’élastique vert fluo, tu abandonnes l’idée de t’habiller complètement. Ce n’est pas comme si tu étais pudique, après tout, tes fesses c’étaient déjà retrouvées en première page de plusieurs magazines. Pieds qui traînent sur le sol, tu vas vers la porte d’entrée que tu ouvres. Ton regard glisse sur les pompiers, un à un, les examinant minutieusement avant de…te figer complètement. Attends, tu le connais lui…Kenny. Ton corps frisonne à cette pensée, alors que votre première fois te revient en mémoire. Faut dire qu’il y a quinze jours, vous aviez recouchés ensembles, sauf que tu ne te souvenais pas de grand-chose. Il est pompier lui ? « Je… » « Galadriel ? Je peux trouver où une tasse de café ? » Tu sursautes en te tournant pour voir l’inconnue se balader avec un long t-shirt à toi. Non mais, sans gêne la fille ? « Cuisine. » Reposant ton attention sur les pompiers, évitant soigneusement de regarder Kenny, tu leur fais signe d’entrer. « Laissez-moi enfiler quelque chose et je vous accompagne vers le nid. » Passant une main dans tes cheveux, tu te mords la lèvre nerveusement, laissant ton regard glisser sur Kenny avec peut-être trop d’insistance sur ce coup-là. Non d’un chien, l’uniforme lui va terriblement bien. « Par contre, il y en a un dans le mur du sous-sol. Si vous voulez aller voir, l’escalier est juste là, mais c’est le second sous-sol donc il est assez petit et étroit, du coup à trois, vous allez pas arriver à grand-chose. » Tu les laisses entrer, indiquant l’escalier en question avant de passer devant Kenny, lui lançant un léger regard. « Je vais me mettre quelque chose sur le dos. » Elle est où la fille déjà ? Ah ouai, la cuisine, va falloir qu’elle quitte les lieux rapidement. D’ailleurs, en passant devant la cuisine, tu lances un. « Ne traîne pas trop, je vais devoir aller m’occuper des chevaux aussi et toi, t’as des trucs à faire je crois. » Heureusement, ses vêtements étaient étalés dans le salon et non pas ta chambre et, vu sa tronche, elle allait vite se barrer et ne plus donner de nouvelles. Tant pis. Généralement t’es pas aussi franc, mais là, elle tombait vachement mal. Tu t’enfuis pratiquement en courant vers ta chambre, passant une main dans tes cheveux complètement sur le cul. Bordel, il foutait quoi ici lui ? Pourquoi il a fallu qu’il soit pompier ? Ce mec, tu pensais régulièrement à lui et ça te foutait les nerfs. Il était ta première relation physique avec un homme et, inutile de dire que ça t’avait vachement marqué. Choppant un jeans, tu l’enfiles rapidement, le cœur battant un peu trop rapidement dans ta poitrine.

Il existe des moments gênants dans la vie et celui-là faisait sans nul doute office de top 5. Sans déconner, combien de chance y avait-il pour que je me retrouve nez à nez, à moitié nu, avec le mec qui me faisait frissonner chaque fois que je tombais ne serait-ce que sur une photo de lui ? Sans parler de la présence de mes collègues dont le regard fut irrémédiablement attiré par le demoiselle qui passa derrière lui, tout juste vêtu d'un large t-shirt. Eh oui, non seulement ma première fois se pavaner en boxer devant moi, mais en plus de ça monsieur avait passé la nuit à batifoler avec une délicieuse créature. De coutume je ne me comparais jamais à une fille car anatomiquement parlant nous étions bien trop différents. Chacun ses atouts comme j'aimais à le penser. Cependant à ce moment précis je me sentais plus bas que terre, telle une petite ado pré-pubère mal dans sa peau. Pas génial comme comparaison n'est-ce pas ?
Matt et Jim ne se firent pas prier pour rentrer, ne pouvant s'empêcher de reluquer comme des chiens galeux la jeune fille partiellement dénudée tandis que je faisais de même avec plutôt un énorme pincement au cœur. C'est la gorge nouée que je tentais toutefois de ne rien laisser paraître. Gal partit rapidement se changer et revînt de manière plus convenable, ce qui me permit au passage de faire descendre la température. Enfin c'était jusqu'à ce que le mannequin ambulant ne me lâche un regard qui fit instantanément rappliquer les bouffées de chaleur. Pas étonnant qu'il soit devenu modèle avec ce corps de statut grecque et ce visage diablement sexy. Il indiqua l'endroit où se trouver le nid à l'origine de notre visite tandis que je n'écoutais pas, toujours absorbé par la présence antipathique de l'inconnue. C'est alors que Matt me tapa sur l'épaule, en parlant pour moi. « Eh bien dans ce cas c'est la crevette qui va s'en charger, hein Kenny ? A toi l'honneur ! ». Mes deux collègues se mirent aussitôt à rire, fières de leur blague. « Ah merci les gars, 'fallait pas...», rétorquais-je alors, un sourire jaune crispé sur les lèvres. « On te laisse y aller, on va aller récupérer le matériel dans le camion ». Et voilà comment je me retrouvais seul avec Gal – si on omet la nana dans la cuisine – sans trop savoir où regarder. « Bon eh bien vous... enfin.. tu... passes devant pour me montrer la voie ? ». Mais quel crétin sérieux ! Je devais trouver quelque chose d'autre à dire. « C'est une chouette maison en tous cas ». Pathétique. Plus débile que ça tu meurs.

Cœur branlant alors que tu reviens près des pompiers, une tenue plus correcte sur les fesses, ayant potentiellement oublié d’enfiler un haut. Pourquoi ? Par confort ? Non, tu te voile la face, c’est surtout parce que Kenny est dans les parages et, que le voir t’observer c’est comme ressentir un foutu courant électrique sous ta peau. Tu leur explique la situation, bien que le deuxième nid de guêpes se trouve à l’extérieur, mais ça, tu l’indiqueras pas la suite. Tu observes les deux hommes partir, hommes qui semblaient dévorer ta proie de la nuit du regard. Oh, ils peuvent très bien la prendre avec eux, toi, ça t’arrangerait vachement. Elle passe près de vous avec ses vêtements dans les mains, prête à aller enfiler ça pour s’en aller. Tant mieux, quand tu remonteras tantôt, elle ne sera plus là. Mais bon. La voix de Kenny résonne et te ramènes à la réalité. « Ouai, suie moi. » Tu passes une main dans tes cheveux, te mordant subtilement l’intérieur de la joue alors qu’il te lâche un compliment sur ta maison. Tu hausses simplement les épaules. A tes yeux, ta demeure n’a rien de plus que les autres, ayant été habitué au luxe dès ta plus tendre enfance. « Merci. » Simples paroles échangées alors que tu ne sais pas trop quoi dire. Te décidant enfin à bouger, tu descends les escaliers vers ce sous-sol plus étroit que le central, ne laissant pas beaucoup de place pour vous déplacer. Te retrouver seul avec le jeune homme te rappelle bien des choses. La douceur de sa peau sous tes lèvres, son regard se plongeant dans le sien, ce feu qui t’avait animé au point de dépasser la limite de raisonnable. Nouveau frisson qui s’empare de toi alors que tu t’arrêtes devant un mur qui, effectivement, abritait des guêpes, sauf que là, les coquines elles veulent pas se montrer. Sales bêtes ! « Hum…c’est ici, enfin, quelque part dans le mur, y a un autre nid dehors. Je vais demander à Jason d’envoyer tes collègues s’en charger, ça énerve nos chevaux. » Sans tarder, tu prends ton téléphone pour envoyer un message à ton frère, qui te répondit directement qu’il s’en chargeait. Te tournant, tu te retrouvas de nouveau face à face avec Kenny, sauf que là, la proximité était assez importante. Palpitant qui se remit à battre bien trop vite, tu le détestes pour te faire cet effet. La porte d’entrée s’ouvre et se ferme alors que des talons avaient claqués sur le sol, laissant envisager que ta conquête venait de gentiment filer.