☆ waving goodbye

date, lieu de naissance: enfant de janvier, lova est née une nuit de neige, pureté blanche et beauté divine qu'elle devenait dans cette famille, unie à l'époque. lovalyn - prénom qu'elle n'utilise plus - est née le trois janvier, ici même, à redcliffe. ce même endroit où elle a passé sa vie entière. nationalité, origines: elle se dit purement américaine. elle l'affirme à qui veut l'entendre. pourtant, il semblerait que la pologne soit aussi dans ses veines. elle n'y croit pas vraiment, c'est simplement ce que sa mère prétend. statut civil, orientation sexuelle: écoute ton cœur, petit oiseau. son cœur bat, maladroitement. il bat pour lui, d'une manière totalement inconnue à ses yeux. il lui murmure, ce cœur, de doux mots d'amour. ça l'effraie et elle nie. elle refuse d'y croire. elle, elle n'aime pas. elle ne peut pas aimer. et cet homme qui a bousculé sa vie, elle aimerait le haïr. l'homme qu'elle désire, qu'elle imagine. rien que des calomnies, rien que des conneries. job, statut financier: elle rêvait en grand. d'écrire, de parcourir le monde, de trouver des talents cachés de la littérature. elle avait abandonné l'idée, cœur trop fragile. lâcheté aussi. elle a fini dans la bibliothèque de la ville, à lire des contes pour enfant, à ranger des livres, à sourire bêtement. ça lui permet simplement un salaire et l'émancipation. situation familiale: dernier enfant d'une famille de trois. frère militaire voguant de base en base. sœur partie dans la grande ville, loin, bien loin du manque d'attention que lui accordait ses parents. lova, elle a toujours été surprotégée. au détriment des autres. pas qu'elle le voulait vraiment, elle n'avait simplement pas le choix. traits de caractère: elle n'est pas réputée pour avoir la langue dans sa poche, parfois trop franche, elle s'attire les foudres de beaucoup de gens. elle n'en reste pas moins quelqu'un de secret, de renfermée, sombrant à la moindre occasion dans la dépression. folle à lier, sans doute. elle ne pense pas. c'est une gentille fille, abattue par les coups de poignard, les lames tranchantes des mauvaises langues. elle s'est laissée démolir par les dires, elle tente de se reconstruire à sa manière. fragile d'un côté, redoutable de l'autre. les apparences sont trompeuses. lova est ce que l'on pourrait qualifier de grande gueule, elle n'est pas timide, elle sait s'exprimer. elle n'a simplement pas la confiance pour s'ouvrir, parler d'elle-même. elle reste sur ses gardes, se méfie de trop de choses sans doute. ses proches, ceux en qui elle a confiance, la voit différemment. pleine de vie, souriante, toujours une plaisanterie à dire. c'est quelqu'un d'enjoué, de vif. avec eux, elle n'a aucune limite. pas celle des sentiments, en tout cas, qui font selon elle tout. elle peut se montrer impulsive, voire bagarreuse quand cela vaut la peine. elle peut se montrer lâche, bien que la difficulté ne l'effraie pas. elle a une âme d'artiste, au fond d'elle. quelque chose dont elle n'a pas réellement conscience. elle est sportive, ça lui permet de ne pas sombrer, de ne pas s'envenimer dans les fins fonds de pensées lugubres, macabres ou qu'importe. elle se vide l'esprit ainsi. . avatar, crédits: jennifer lawrence, tumblr.

pseudo, prénom: r.a.s., lili. âge, pays: vingt-deux années presque terminées, france. personnage: inventé. dédicace: à vous tous, tellement j'vous aime.  

Ses yeux bleus représentaient l'océan. Froid, glacial. Elle se sentait oppressée, enfermée dans un univers qu'elle détestait. Étouffée par l'amour d'une mère, par l'amour d'un père. Situation invivable qui rendait sa maladie pire qu'elle ne pouvait l'être. « Je vais bien, ne t'en fais pas. » Elle voyait dans les yeux de sa mère l'inquiétude. La peur de voir un jour son dernier enfant s'envoler, s'éteindre. Lova, elle ne pouvait pas lui en vouloir. D'être ainsi avec elle, trop protectrice. Mais ses yeux trahissaient son envie de liberté. Elle voulait simplement vivre. Ou survivre. Vivre comme tout le monde, malgré son cœur, malgré ses médicaments. Malgré cette maladie qu'elle devait supporter quotidiennement. Son cœur bat lentement. S'emballe. Se calme. Ainsi de suite. Ainsi depuis longtemps. Des médicaments de diverses couleurs la tiennent en forme. La maintiennent envie. Un oubli et la chute est là, imminente. Rapide. Sous les regards anxieux de parents affolés, elle s'y tient. Elle s'accroche à l'espoir qu'un jour, un cœur digne de ce nom prenne place du côté gauche de sa poitrine. Elle s'accroche à cette vie qui n'est pas si terrible, finalement. Love, elle était un accident. Une erreur. Dernière de la famille, elle a eu une place de maître. Elle sait pourquoi. La maladie. Cette stupide maladie, pas invivable, juste inévitable. Lova a été protégée dès le début. Trop, au détriment de son frère aujourd'hui militaire et de sa sœur, mariée à un riche New-Yorkais. Elle vit sous couveuse, comme à sa naissance. Seulement, ni médecin, ni machine ne l'entourent. Juste les yeux de ses parents, scrutant le moindre de ses gestes. Le moindre de ses mouvements. Elle étouffe, elle est oppressée par toute cette attention. Durant des mois, elle a cherché son indépendance. A vivre comme elle l'entendait. Des mois, elle a tenté de convaincre ses parents. Elle ne rêvait que d'une chose. « J'aimerais vivre comme les autres, c'est trop compliqué à comprendre ? Sortir, vivre. » Elle rêvait d'indépendance, de liberté. De soirées enivrantes et de rencontres inattendues. Elle n'attendait pas plus de sa vie, jusqu'à présent. Jusqu'à avoir son propre appartement à l'âge de vingt-trois ans, jusqu'à commencer à travailler. Elle voulait vivre sa jeunesse pendant qu'il en était encore temps, pendant que son cœur le lui permettait. Vivre, survivre, elle n'en attendait pas moins de la vie. Elle n'avait jamais réfléchi à plus. Sa vie était programmée pour n'être vécue que sur un fil, se balançant au dessus du vide. Un long fil instable qui menaçait soit de la faire tomber, soit de se briser. Elle n'avait jamais espéré plus que vivre plus.

Cher inconnu, Une voix résonne au creux de mon esprit. Peut-être est-ce la tienne, du moins, celle que j'imagine être la tienne. Une voix qui me répète d'avancer, de continuer. Qui es-tu, cher inconnu ? Je regarde la neige, dehors. Si blanche, si pure. J'ai l'impression que l'hiver sera plus froid, plus rude. J'ai l'impression que mon cœur ne tiendra pas. Qu'il ne tiendra plus longtemps. Je le sens. J'ai peur, tellement peur. Je ressens une brûlure dans ma poitrine, si intense. Si douloureuse. J'ai peur, cher inconnu. Peur que tout s'arrête. Que ma vie se termine. J'ai encore envie de vivre. Encore des choses à vivre. Je ne veux inquiéter personne. Je dois être forte, me battre. Je dois survivre. La nuit me fait peur, j'ai peur qu'en m'endormant, je ne trouve plus la force de me réveiller. De me lever. J'ai peur de mourir une nuit, sans m'en rendre compte. Que mon cœur s'arrête. Comme ça. D'un seul coup. Crois-tu que je vais m'en sortir, cher inconnu ? Est-ce qu'il y a une place pour moi sur cette terre ?J'ai peur.

Lettre déposée au hasard, dans ce parc. Première d'une longue série. Confidences d'amertume, de craintes, de troubles. Elle ne savait rien de cet inconnu. Plus simple pour se confier.

L'amour n'avait jamais eu de place dans sa vie. Elle n'y voyait qu'un encombrement supplémentaire. Les sentiments amoureux avaient quelque chose de surfait à ses yeux, c'était abstrait. Pour un cœur en mauvaise santé comme le sien, elle pensait ne pas y avoir le droit. Elle avait repoussé les quelques propositions qu'elle avait pu avoir, fui les regards des plus insistants, évité les conversations à ce sujet. Elle n'avait eu que des aventures, sans papillon ni profondeur. Elle ne se représente le sentiment amoureux qu'à travers des images, des films, des histoires. « Je suis une handicapée du cœur, une handicapée des sentiments. » ainsi se voyait-elle. Jamais elle n'avait prêté attention à cet homme, se tenant à quelques mètres d'elle à la bibliothèque. Simple visiteur qu'il était. Jamais elle n'avait remarqué ses yeux expressifs et brillants, son sourire sincère et son visage angélique. Jamais elle n'aurait posé les yeux sur lui s'il ne l'avait pas abordée. « Lequel me conseillerez-vous ? » lui avait-il demandé la première fois. Un livre dans chaque main. Deux navets selon elle qui ne méritaient qu'une brève attention. « Aucun. Je vous conseillerais de choisir mieux. - C'était un simple prétexte pour vous parler. Ces livres n'ont pas grand intérêt à mes yeux. Vous oui. » Tout avait commencé ainsi. Il l'avait intrigué, par ce sourire, par son goût prononcé pour les belles choses, pour son choix en matière de livres. Il avait aiguisé en elle des désirs nouveaux, des envies qu'elle ne saurait expliqué tant cet inconnu avait bouleversé sa vie. Il venait souvent, elle le regardait à présent. Comme fascinée par cette aura qui émanait de lui. « Laissez-moi vous inviter. » Elle avait choisi de suivre cette nouvelle folie qui était apparue. Elle avait accepté. Elle en oubliait le reste, la maladie le temps d'une soirée. Elle se rendait dans ce bar sans attentes, sans idées. Simplement avec cette envie de passer une bonne soirée. Tout aurait pu être parfait s'il n'avait pas tenté de l'embrasser en la raccompagnant chez elle. Elle en mourrait pourtant d'envie. « Je suis désolée. Je ne peux pas … C'est impossible. C'est une erreur. On ne peut pas. » Elle avait fui devant lui, lâchement. Sans explications. Il avait pourtant changé quelque chose. Elle le ressentait ce manque, lorsqu'elle ne le trouvait plus à sa place habituelle. Elle ressentait ce désir, cet amour. Elle voulait le nier pourtant. Elle ne pouvait pas.

Cher inconnu,
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. De l'embrasser, de ressentir quelque chose pour lui. Je ne peux pas lui faire ça. Sans greffe, je vais mourir. Pas forcément aujourd'hui, ni même demain. Mais bientôt. Dans un futur proche. Et je refuse de lui faire subir ça. Je refuse d'être la grenade qui lui explosera à la figure.
Je ne sais pas quoi faire, cher inconnu. Il ne sait pas. Pour mon cœur. Il ne sait rien. Pas plus qu'il ne me connaît vraiment. Je l'aime bien, pourtant. Pour la première fois, avec lui, je n'étais plus malade. Je n'étais plus en sursis. Je n'étais plus au bord de ce précipice.
Pour la première fois, j'étais différente.
Je ne sais pas, j'ai fui. Je veux dire, il a beau chercher à me contacter, je l'évite. J'évite ses questions, j'évite de lui parler. J'aimerais éviter d'y penser, aussi. Je voudrais l'oublier et continuer ma vie d'handicapée du cœur, loin de lui. Loin de ces sentiments nouveaux qui m'assaillent.
Je ne peux pas lui dire. Que je suis malade. Que je suis sur la liste d'attente pour une greffe depuis plusieurs années. Que jamais un cœur n'a été compatible avec le mien.
Je ne peux pas lui dire.
Je suis une grenade prête à exploser. C'est tout.

Lova, elle était amoureuse trop vite. Comme on tombe d'une chaise, comme on ouvre un livre. Elle était tombée dans ce piège redoutable. Elle voulait le rejeter, l'éviter. L'amour, ce n'était pas pour elle.