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- Lost on you -
march 2016t'es exténuée. ça fait longtemps que tu t'es pas sentie autant fatiguée. le boulot. toujours le boulot. tu vis que pour ça presque. tu soupires en cherchant dans ton sac tes clefs. t'as qu'une envie : t'endormir bien emmitouflée dans ton lit. tu rêves de dormir. seulement voilà. tu cherches tes clefs. tu les trouves pas. tu t'énerverais presque toute seule.
« oh come on, juliet. » tu t'encourages. tu te parles à toi même. c'est tout ce qu'il te reste de toute façon. bon. évidemment. t'as du les oublier ce matin en partant. génial. ça te fait une belle jambe. alors tu sonnes. ta colocataire mara doit être là. il est un peu tard. à peine vingt-trois heures. mais on sait jamais. tu sonnes à nouveau. tu toques. rien. nada. t'es seule devant ta porte. c'est là que ça te revient. mara. elle avait une soirée. au journal si tes souvenirs sont bons. génial. elle ne devrait pas être rentrée avant... tu ne savais pas quelle heure. t'as plus qu'à faire la sans abris devant ta porte. tu t'es toujours demandée si le paillasson était confortable. tu pourras tester. tu soupires. t'es vraiment idiote. des choses comme ça, ça n'arrive qu'à toi. tu te retournes. tu regardes le palier. l'immeuble est bien vide à cette heure-là. c'est presque effrayant. t'as pas peur toute seule. t'as trente ans après tout. mais t'as toujours été des petites filles ayant peur du noir et des monstres sous le lit. alors ça te revient un peu. c'est ridicule. t'es ridicule. on devrait te décerner la médaille de l'idiotie. tu seras la déesse tiens. la master de la catégorie. tu soupires. c'est là que t'as une idée. t'es tellement au fond du trou que t'as pas vraiment le choix. solution de la désespérée dans un sens. alors tu finis par te diriger vers l'extrémité du couloir. autant jouer ta dernière carte hein. alors tu finis par toquer. une fois. puis deux fois. pas de réponse. génial. même lui dort comme les poules. ton voisin. tu l'as jamais porté dans ton coeur celui-là. toujours trop... nonchalant. un idiot sans doute. tu voyais bien ses regards trop désintéressés. rien de bien intéressant. tu devais bien l'avouer. alors t'as fini par le détester. c'est plus facile qu'autre chose. pourtant t'as pas le choix là. tu vas pas passer la nuit le palier quand même. enfin faudrait déjà qu'il réponde. rien. alors tu finis par te retourner vers chez toi. tu te prépares déjà mentalement à dormir sur le plancher. tu te laisses glisser contre le mur. quand t'entends un bruit derrière toi. l'ascenseur. c'est lui. ton voisin. il t'accorde à peine un regard. toi aussi. tu l'observes entrer dans son appartement. sauf qu'il finit par se retourner vers toi.
« the doormat is not comfortable for sleeping. » première fois qu'il t'adresse la parole. pas de sourire moqueur. juste une phrase lancée comme ça. tu ravales ta fierté toi. parce que de toute façon t'as pas réellement le choix.
« i forgot my key, and mara isn't here. » tu joues cartes sur table. il est peut être pas si stupide que ça après tout. tu sais pas si c'est la dépression qui te guette. mais tu le trouverais presque sympathique là. ça change de ses regards parfois trop supérieurs de d'habitude. si seulement tu savais ce qu'il pensait de toi.
« oh. just think she chucked you out. » évidemment. mais c'est pas moqueur. enfin son sourire est là. mais il semble sincère. c'est bien la première fois tiens. tu soupires toi.
« aha funny. really. » tu ris à moitié. jaune presque. mais t'ajoutes rien. tu finis par détourner ton regard. ça sert à rien avec lui de toute façon. et pis c'est pas si mal le parquet. quand t'étais petite, c'est souvent que tu t'endormais sur le parquet en jouant. ouais t'étais une vraie marmotte petite. t'as surement du dormir pour toute une vie.
« come on, come in. » il dit juste. tu fais les gros yeux.
« i won't let you sleep on the floor. I would not have that on my conscience. what would the neighbors think of seeing a pretty girl on my landing ? » il plaisante. toi tu ne dis rien. au premier abord. tu finis par simplement esquisser un petit sourire. léger mais sincère. alors tu finis par te lever et le suivre dans son appartement. vous allez parler toute la nuit. oh que oui. des longues heures qui te paraîtront rien. tu sais pas que c'est le début d'une histoire. d'une histoire de plusieurs mois. elle sera belle. presque digne des films hollywoodiens. tu penseras moins à ton boulot. rien qu'à lui. tu découvriras une personne bien moins prétentieuse. il refera aussi son jugement lui aussi. parce que vous mettiez des préjugés sur le dos pour rien. sur une impression de rien du tout. mais ça sera oublié tout ça. vite. très vite.
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- Don't wanna know -
october 2016« i'm gonna kill him. i'm gonna finish him like a cheesecake ! » tu supportes plus rien. t'es en rage totale. tu claques la porte de ton appartement. tu prends même pas le temps de sonner chez lui. tu t'en fiches. t'es bien trop en colère pour avoir une pensée cohérente. de toute façon pourquoi tu sonnerais hein ? c'est toujours ouvert chez lui. c'est comme dans un moulin. alors tu débarques dans son appartement. il s'attendait pas à te voir apparemment. il est assis sur le canapé. toi t'arrives en trombe comme une fusée. tu ne mesures pas tes mots tellement t'es furieuse.
« are you kidding me ? who's that girl ? who's that fuckin' girl ? » t'es vulgaire. on te retient plus. vaut mieux pas se frotter à toi. parce que tu piques tellement fort. ton visage est presque rouge. si tu te retenais pas, il serait déjà en pièce.
« what ? what are you talkin' about ? i don't understand ! » il se lève. il joue l’innocent. bah bien sûr. il manquait plus que ça.
« oh come on, don't do that with me. you know about what i'm talking about. that girl. » tu lui balances son portable à la figure. celui-là même qu'il avait oublié le jour d'avant dans ton appartement. alors que vous prépariez les décorations d'halloween. tu peux pas le croire. il se la joue innocent. ça te met encore plus en rogne. tu détestes les gens qui nient. limite s'il aurait avoué tout de suite t'aurais pu t'adoucir. mais là c'est pas le cas. ça alimente encore plus ta rage. il déverrouille son portable. voit le message qui est affiché.
« oh. » my god. son expression. juste de la surprise mélée à une pensée. non en fait. tu veux pas savoir ce qu'il est en train de penser. ça te dégoute. littéralement.
« yes. oh. » tu croises les bras. t'as fini avec tes grands gestes.
« it was really nice on the photocopier. you do not want us to put it off again ? i want you again... » tu cites le message. tu peux pas aller plus loin. parce que c'est déjà trop dans ta bouche. c'est dégoûtant. bah. tu le pensais pas comme ça. il t'a trompé. délibérément. ça semble même pas le toucher en fait. et c'est ça qui te fout le plus en rogne. il ne réagit même pas. alors quoi ?
« i can't believe it. you cheat on me ! and on a photocopier. it's so...argh ! » t'as même plus de mots. tu lèves les bras. tu fais des grands gestes. t'es toujours comme ça. dans la démesure. dans l'extravagance. c'est tout toi ça. t'en fais trop. mais c'est plus fort que toi. c'est ton coeur qui parle là. et il étouffe ce coeur. de rage. de peine aussi. parce que tu sais qu'après la colère tu t'effondreras. mais pas tout de suite. t'es trop remontée pour ça. mais ça va venir. tu le sens.
« juliet, it isn't true. i don't cheat on you. we are in a break. you broke up with me remember ? we were on a break ! » il n'osait quand même pas. c'était petit. il tapait dans le bas. tu n'avais jamais rompu avec lui. c'était lui qui avait tout mis sur le tas. comme si un collègue de travail était plus que ça. c'était juste un ami pour toi. et encore. il se montait la tête. alors ça t'avait énervé. vous vous êtes disputés. t'as prononcé un truc du genre. mais tu le pensais. c'était la colère. et encore.
« are you kidding me ? don't use this against me. it's because of you. you and your misplaced jealousy ! and even, if we were on a break it doesn't give you the right to cheat on me ! you should never have done that ! » tu hurles. t'es trop en colère pour dire ça posément. parce que pour toi vous aviez jamais réellement rompu. c'était il y a seulement deux semaines. tu l'aimais encore toi. oh que oui. mais il était déjà passé à autre chose. tout ça voulait dire qu'il n'y aurait plus rien entre vous à l'avenir. et ça te tuait d'envisager ça.
« we were on a break ! » lui aussi hurle à présent. tout l'immeuble doit vous entendre. tu t'en fiches. mais genre royalement. que le monde entier vous entende tiens. au moins ils auront des ragots à raconter. tu vois déjà les deux petites vieilles commères du deuxième étages se racontaient la scène autour d'un thé. mais tu t'en fiches. vraiment. tu préfères ne pas en entendre plus. tu repars d'où tu viens. mais avant de claquer la porte de son appartement, tu hurles encore une fois.
« i hope karma slaps you in the face before i do » tu dis. c'est nul. mais fallait que ça sorte. vraiment. pis tu finis par rentrer dans ton propre appartement. tu claques la porte encore. mara a du au moins sursauté trois fois la pauvre. tu t'enfonces dans la crème glacée. c'est tout ce qu'il te reste après tout.
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- I hate u, I love u -
december 2016tu remontes enfin les escaliers menant à ton appartement. faudrait vraiment qu'il répare ce foutu ascenseur. tu pousses alors la dernière porte qui débouche sur le couloir commun. sauf que. oh. t'as failli te payer une blonde platine. t'es surprise. tu bredouilles un certain
« sorry. » tu fais pas tellement attention. enfin presque sauf quand tu le découvres sur le palier. okay. t'as compris. encore une qui a défilé dans son lit. tu roules des yeux. t'as envie de l'ignorer. c'est la meilleure solution. mais tu peux pas t'empêcher d'envoyer un certain.
« another platinum blond birdbrain. » tu fouilles un peu dans ton sac. tes clefs. tu cherches toujours tes clefs. tu devrais presque penser à trouver un système pour ne plus jamais les chercher. t'as comme une sensation de déjà-vu. une sensation que t'aimes pas. t'ignores. pas lui.
« what. are you jealous ? » tu ris. tellement faussement. presque un rire nerveux en fait. il est drôle lui tiens.
« me ? i'm never jealous of that. my parents taught me to give my used toys to the less fortunate. » tu railles. parce qu'il ne reste plus que ça entre vous. juste des piques bien placés. ça fait deux mois que ça dure. c'est presque insoutenable. vous vous rendez jaloux mutuellement. au fond tu sais que c'est pour te rendre jalouse. ça marche. très bien même. mais tu serais trop fière pour l'avouer. parce qu'après tout, c'est pas à toi d'aller le voir à nouveau. t'es pas en tord. pour une fois.
« good. » il semble content de lui. t'as envie de lui arracher son sourire.
« say hello for me to your henry when it comes to pick up again his balls in your flat » dégoûtant. tu roules des yeux. t'as pas le temps de répondre qu'il rentre dans son appartement. ce qu'il t'énerve. tellement. tu finis par rentrer. à peine la porte fermée que tu laches ton sac et ton manteau. comme une petite fille tu t'énerves sur place. t'as besoin de te défouler. tu finis par soupirer. ça va mieux. tu rouvres les yeux.
« oh mara. you're here. » tu pensais qu'elle travaillait encore. bon. le ridicule ne tue pas non ? et depuis le temps elle doit surement en avoir vu des choses sur toi, alors ça ne devrait même pas l'étonner. elle mange de la crème glacée au chocolat. c'est un peu trop votre leitmotiv en ce moment. presque pathétique.
« you pass him, right ? » ton visage en dit long. tu finis par te laisser tomber sur le canapé à ses côtés.
« he gets me mad all the time ! and there was another blond who exited his flat. you know the kind of girl who poses for a magazine. the kind of girl who are so perfect I would stuggle her. » tu soupires. il finira par avoir ta peau. c'est clair.
« you still love him, right ? » tu la regardes. tu fais les yeux.
« oh come on, juliet. don't act like that with me. » tu fais une petite moue et tu finis par croiser les bras. l'aimes-tu toujours ? tu t'étais jamais réellement posé la question avant. t'y avais jamais pensé. parce que t'étais tellement en colère que t'as pas eu le temps d'y réfléchir. l'aimes-tu encore ? elle tourne en boucle cette question. tu finis par soupirer.
« i don't know, mara. i don't know. » ton regard rejoint le plafond. il semble assez intéressant ce soir.
« don't you think you should lay one's arms to talk about it together ? » tu secoues doucement la tête. t'es catégorique. ce n'est pas toi qui céderais. oh que non. foutu fierté tiens.
« it's not my fault. » tu l'entends soupirer. apparemment même mara tu la désespères. elle finit par se lever. tu la regardes. elle dit simplement quelques paroles.
« you know, you battle with him like two children. be adults for once. otherwise you'll never get anywhere. » elle avait pas tort. tu voulais pas tellement l'admettre. mais elle avait raison. et pis t'avais besoin de lui au fond. vraiment. tu pouvais pas t'empêcher. t'avais jamais voulu mettre un terme à votre histoire. oh que non. c'était lui à chaque fois. la jalousie pour un collègue qui n'aurait pas du être. la tromperie durant un "break" que tu reconnaissais pas. c'était tout lui à chaque fois. toi t'avais jamais rien demandé à chaque fois. mais t'es bien trop fière pour aller à nouveau le voir. c'est pas à toi. t'es vraiment butée comme fille. ça va surement te perdre un jour. oh que oui. tu fais avec pour le moment. pourtant ton coeur hurle. mais tu l'ignores. c'est plus facile pour le moment. pour le moment seulement.