- keep me searching for a heart of gold -Beauty is not long hair, skinny legs, tanned skin or perfect teeth. Believe me. Beauty is the face of who cried and now smiles, beauty is the scar on your knee since you fell when you were a kid, beauty is the circles when love doesn’t let you sleep, beauty is the expression on the face when the alarm rings in the morning, it’s the melted makeup when you have a shower, it’s the laughter when you make a joke you’re the only one who can understand, beauty is meeting his gaze and stopping understanding, beauty is your gaze when you see him, it’s when you cry for all you paranoias, beauty is the lines marked by time. Beauty is what we feel in the inside which also shows outside us. Beauty is the marks the life leaves on us, all the kicks and the caresses the memories leave us. Beauty is letting yourself live.
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- Don't leave me like this -september 2001
A peine, t'entends la porte claquer que tu te précipites. T'as tellement hâte. T'en peux plus d'attendre. C'est sans doute le pire ça. L'attente. Mais c'est fini. Alors tu dévales les escaliers. Il a même pas retiré sa veste que tu l’inondes. T'es toujours comme ça toi. Tu parles trop. Tu veux tout savoir. T'es tellement jeune. Il a l'allure devant toi ton frère. Dix ans de plus. Pourtant une complicité infaillible. De vrais petits diables. Pauvres parents. Tu tournes autour de lui comme un chien fou. T'es trop surexcitée. Ça fait des semaines qu'il t'en parle de son entretien.
« Soooo... You got it ? Tell me you got it ! Pleaaase. You got it, right ? » Lui rit. C'est pas souvent qu'il te voit comme ça. Faut dire que tu le vois pas souvent ces temps-ci. Il fait sa vie. Toi t'es encore chez tes parents. Ça t'ennuie mais t'as que quinze ans. Tu peux pas tellement faire autrement. Ce n'est pas ton maigre salaire de baby-sitter à voisins que tu vas remplir un loyer. La vie new-yorkaise est bien trop chère. Et pis c'est grand New-York. Sans doute trop pour deux frère et soeur comme vous deux. Vous vous adaptez. Vous essayez.
« Coomme ooon, Jules. I want to know everything about it ! » Tu finis par lancer devant le silence de ton frère. Il t'énerve dans ces cas-là. Il sait qu'il joue avec tes nerfs. T'es pas tellement patiente. Il te taquine. T'as envie de bouder. Alors il finit par enfin se diriger vers la cuisine après avoir déposé son manteau sur le vestiaire. Tu le suis. T'es pendue à ses lèvres. Il finit par piquer une pomme dans la corbeille. Cela ne fait quelques seconde et t'en peux déjà plus. Tu croises les bras. Tu fais une petite mine. Ça y est, tu boudes. Lui finit par rire.
« Yeah, I got it. » Tes yeux s'agrandissent. Ta bouche s'ouvre. Tu lèves les bras.
« I knew it ! You're always the best, Jul'. » T'es une petite puce. Tu as toujours souhaité le meilleur pour ton frère. Après des études brillantes, tu le voyais réussir comme personne. Il a réussi. Ça te rend fière. Toi sa petite soeur de quinze ans. Pourtant tu remarques son air un peu concis. Un peu chagriné. Tu t'arrêtes. Tu fronces les sourcils.
« What ? Why are you this sad puppy face ugh ? » Il se racla un peu la gorge. Sans doute un morceau de pomme qui passe pas.
« The job is in Texas. They want to open another company. So they need me to be there. » Tes bras retombent. Inertes contre tes flancs. Tu sais pas quoi dire. Il va aller là-bas. Toi tu vas rester ici. Tu sais pas tellement quoi en penser. Tu sais juste que tu le verras plus. Ça te fend déjà le coeur. T'as jamais été séparé de ton frère. Ce serait la première fois. C'est étrange. Tu veux pas. C'est tout ce que tu sais.
« They want me to be there in four days. But, you know, I'll text you. And I'm pretty sure there are phones in Texas. So... » Il a bien vu ton trouble. Il veut détendre l'atmosphère. Une petite blague. Mais ton visage reste figé. Tu sais pas quoi répondre. T'es une adolescente après tout. Tu suis tes instincts. Tes émotions. Et tu sens la tristesse monter. La colère aussi. Il a pas le droit de faire ça. Non.
« So you leave. » .. Me. Mais tu finis pas la phrase. Tu sens quelque chose qui se rompt. Votre lien fraternel. Vos souvenirs passés ensemble. C'est juste ton frère. Faut que t'arrêtes. Certains auraient dit ça. Mais c'est plus fort que toi. Tu vois pas comment faire sans lui. C'est lui qui t'as tout appris. Tes parents étaient souvent absents. Une infirmière. Un restaurateur. Rien qui ne présageait une présence assidue. Alors c'est lui qui t'a en quelques sortes élevée, même si ça n'enlève rien à tes parents leur amour pour vous deux. Mais il part...
« I hate you. » Tu t'enfuis. Tu remontes les marches quatre à quatre. Ah l'adolescence. Période bénie par tout parent. Mais c'est plus fort que toi. Tu veux pas qu'il parte. Il peut trouver un autre travail. Tu le sais. Tu fais ton égoïste. Parce que tu veux pas qu'il parte. Le Texas, c'est un trou paumé. New-York, c'est sa vie. Il est né ici. Toi aussi. Alors pourquoi partir hein ? Vous êtes bien ici. Vous avez vos parents ici aussi. Mais non. Il décide de partir. Alors tu le détestes. C'est aussi simple que ça. Enfin presque ?
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- I hear it from that one but don't believe it -september 2011
Tu veux pas y croire. Les paroles tournent en boucle dans ta tête. Ce n'est pas possible. Pas lui. Non. Ton regard est fixé sur la télévision. Tu vois des choses. Mais aucun sens ne te parvient. Ton esprit s'embrouille. Ça bouillonne en toi. Ça va exploser en toi. Tu ne veux pas le croire. Oh que non. Tout mais pas ça. Tu vois des gens autour de toi. Mais tu ne t'en rends pas compte. Tu entends des choses aussi. Mais tu ne les écoutes pas. C'est trop dur. Tout ça c'est pas pour toi. On t'a pas préparé à ça. On ne t'a pas dit comment réagir ? Comment faire avec tout ça ? Cette douleur. Elle étreint ton coeur. T'as envie de l'arracher. Mais t'en fais rien. Ça t'étouffe. Te paralyse aussi. Alors tu restes inerte. C'est tout ce que tu sais faire. C'est arrivé si vite. Trop vite. Comme cet avion dans la tour. Tu ne comprends pas. C'est incompréhensible. Pourquoi lui ? Pourquoi en Amérique ? Pourquoi à cette heure-ci ? Toutes ces questions te torturent. Qui tournent en boucle sans réponse. Ça te rend dingue. Tu manques d'air. Tu finis par sentir quelque chose sur ton dos. Tu réagis à peine. T'entends une voix.
« Sweetheart... » Ta mère. Tu ne tournes pas la tête. Tes yeux sont trop embués par les larmes. Mais tu ne pleurs pas. C'est étrange comme sensation. Tu sens que tu peux t’effondrer. T'es au bord du précipice. Pourtant, tu ne tombes pas. T'es à un cheveu. Mais tu restes bien sur tes pieds. Pourtant ton coeur ne se sent pas bien. Le vertige.
« You should sleep some time. » Il est tard. Peut-être deux heures du matin. Mais c'est plus fort que toi. T'arrives pas à fermer l'oeil. Ton regard reste plongé sur les images. Ces images de crash. D'explosion et d'immeubles. De toute façon, si tu dormais, tu ferais surement des cauchemars. Alors tu préfères rester ici. Au milieu des tiens. Ça te réconforte un peu. Mais pas beaucoup. Il aurait du être là lui aussi. Il aurait dû être là pour te taquiner un peu. Pour se lancer des histoires rocambolesques. Pour sourire à votre père qui raconte une blague pas tellement drôle. Pour simplement être là en fait. Il n'avait pas le droit de partir. Pas comme ça. Ce onze septembre tu le détestes. Bien plus que tous les américains réunis. On t'a pris ton frère. Celui avec qui tu avais grandi. Ton meilleur ami. Alors quoi ? Tu vas les bénir c'est ça ? Il n'aurait pas du être dans cet immeuble. Stupide travail. Il aurait du être ici avec vous. Il partait demain. Le Texas. Ton coeur se serre. Cette pensée te fait mal. Il ne connaîtra jamais ce trou paumé. Ta mère ne bouge pas. Elle reste à tes côtés sur le canapé. Elle ne dit rien. Mais ça te fait quand même du bien. Parfois, parler n'est pas nécessaire. Tu baisses la tête quelques secondes. Avant de la relever. Les larmes coulent. Tu n'arrives pas à les retenir. Elles étaient prisonnières bien trop longtemps. Tu n'essayes même plus de les ravaler. C'est trop dur.
« I regret so much. » Ta mère te regarde. Elle ne comprend pas tellement.
« I was so mean to him last time. And I regret so much, mum. » T'essayes même plus de les essuyer ses larmes. T'as laissé tomber. Elles sont bien trop nombreuses. Comme tes regrets. Ils te poursuivent. Tes dernières paroles pour lui ont été horribles. T'aurais aimé que cela se passe autrement. Tellement.
I hate you. Tu le pensais tellement pas. La colère t'avait ruinée. Endiablée. Elle ne te laisse que de sombres et amers regrets. Damn it.
« I told him I hate him but... I love him, mum. Really. He's my brother. And... » Tu finis pas ta phrase, c'est bien trop dur. Il est parti. T'arrives pas à le concevoir. La douleur. Elle te colle à la peau. Elle t'empoisonne. Tu résistes. Difficilement. Ta mère est là. Elle finit par te prendre dans ses bras. Montrer son amour. Il ne lui reste plus que ça. Parce qu'elle a aussi perdu un fils aujourd'hui. Son premier né.
« He knew it, sweetheart. He knew you love him. You was just upset but he knew your love. Don't worry, honey. It's gonna be okay, I'll promise. » Vraiment ? T'en doutais. Les paroles de ta mère te réconfortent. Un peu mais pas tellement. Tu les avais entendus il y a quelques jours. De ton excès de colère. De ta haine à son départ. Tes parents l'avaient rassuré. Ils disaient que tu t'y ferais. Oui. Surement. Mais pas à sa mort. Oh ça non.
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- Thinking out loud -april 2003
C'est étrange. Cette sensation. Tout recommencer pour le mieux. Tout effacer ? Non. Juste solidifier. Tu ne sais pas comment trop le prendre toi. Tes parents avaient dit ça comme un nouveau départ. Une remise à niveau. Pour prendre l'air. Pour tenter d'oublier un peu. De redevenir soi. Tu savais pas si c'était la bonne solution. Ça fait des années que vous pataugez dans la semoule. Changer de lieu n'est pas forcément la solution. Mais t'avais trop rien dit. Leur ville d'origine à tous les deux. Un choix étrange. Un trou paumé en Arizona. Ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu un projet qui les mettait autant en joie. Pas depuis... T'arrêtes de penser. Tu préfères pas. Ça serait revenir à un état dont tu ne veux plus. Tu lui avais fait une promesse. Silencieuse certes. Et peut-être sourde. Mais tu te devais la tenir quoi qu'il arrive. Ne plus jamais pleurer. Avancer comme tu pouvais. C'était ça qui te restait à faire. A commencer par ta chambre. Parce que les murs blancs, c'est vraiment moche. Ça rappelle les longs couloirs d’hôpital que tu traversais petite en attendant que ta mère finisse son travail. Alors il faut remédier à ça. Sans doute quelques posters là. Et pis des photos ici. Partout même. T'adores ça. Tu dois avoir au moins deux albums complets depuis deux ans. Un véritable trésor que tu chéris. Ça deviendra ton endroit à toi. Ton petit cocon. Tu finis par ouvrir un des cartons devant toi. Tes vêtements. T'en as pas tellement. Juste ce qu'il faut. tu n'es pas une fashion victime. Non. Tu te plonges plutôt dans un bon bouquin. Chacun ses priorités faut dire. Alors tu t'emploies quand même à les ranger soigneusement dans ta commode. Ça serait bête que demain tu te retrouves avec un chemisier tout froissé pour ton premier jour d'école. Une mauvaise impression au premier coup d’œil assuré. T'avais pas besoin de ça. T'entendais déjà les remarques sur la "new-yorkaise". T'avais déjà eu des récits. De ceux qui partaient pour en revenir. T'as eu une amie, Caitlin, qui était partie en vacances par ici. Une horreur elle avait dit. Toi ça te fait peur un peu. Tu vas t'y habituer. Tu l'espères du moins.
« Need some help ? » Ta mère. Tu regardes un peu autour de toi. Avant de secouer la tête.
« I've almost finished. » Elle te sourit avant de repartir. Probablement pour décharger dans les placards la jolie vaisselle. Tu soupires un instant. Ca ne peut que faire du bien après tout. Partir pour s'éloigner un peu des mauvais souvenirs. Ne pas oublier. Mais simplement souffler. Tu t'en persuades. Tu finis par t'asseoir sur ta chaise de bureau. T'allumes ton ordinateur. Il est pas vieux. Tu l'as eu pour tes dix-sept ans. Il y a quelques mois. Ta mère avait parlé de garder contact avec tes amies. Ouais. Parce que sinon la facture de téléphone y serait passée. Surement. Tu vérifies quelques trucs. Ah. Un message apparaît sur ton écran.
So there are some sexy countrymen under your windows ? Un sourire aparait sur ton visage. Ashley. Qui d'autre pour une remarque comme ça hein ? Une demande de vidéo est lancée. Tu l'acceptes.
« Maaaaaaara ! » L'exubérance personnifiée.
« You manage to receive ? » Tu souris avant de secouer la tête.
« It's not a place in the middle of nowhere, Ash'. Just Arizona, you know. » Elle lève les yeux. Toi ça te rend de bonne humeur. Avec ton amie ce n'était pas possible d'être maussade. Elle savait remotiver une troupe entière rien qu'à son sourire.
« I wasn't able to put Recliffe on a map, so yes. It's a place in the middle of nowhere. » Tu ris.
« I already miss you. » Elle fait une petite moue. Tu peux pas le nier toi non plus.
« I miss you too, Ash. But we see each other during winter break. Don't forget. » Après tout, vous vous connaissez depuis des années à présent. Une amie d'enfance. Un lien indéfectible.
« I can't forget. But that's a loooooooong way off ! » Elle avait pas tort. Tu soupires. Elle en fait de même. Soupir résigné ouais.
« Oh ! Guess what. I have the scoop of the year ? » Tu fronces un peu les sourcils. C'est vrai. Le monde continue de tourner à New-York. Ça te file presque le vertige. Mais t'essayes de rien laisser paraître. Tu l'écoutes blatérer sur un couple d'amis que vous connaissez. Mais ça te semble loin. Ça fait à peine deux jours que t'es partie. Pourtant t'as l'impression qu'un gouffre est déjà là. C'est étrange. Le monde tourne avec ou sans toi.
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- Hanging by a moment -july 2016
« David, stop it. I already told you. It's over okay ? I don't want to give you a second chance okay ? You cheat on me, so what ? You want me to shut up and applaud you ? Who do you think I am ugh ? Just stop calling me, stop texting me. I don't want to see you again. » Tu ne lui laisses pas le temps de finir. Tu lui raccroches au nez. T'en as marre de ses mensonges. De ses belles paroles. T'en peux plus de tout ça. T'as tellement donné que t'as surement plus rien. Les amours ça t'a jamais réussi. De ton adolescence à maintenant, t'as jamais su trouver le bon. Trop collant. Trop mauvais garçon. Trop trompeur. T'as jamais su trouver le prince charmant. Ou du moins un garçon gentil. A croire que l'amour te boude. Tu finis par croire que c'est sans doute pas pour toi. L'univers veut t'envoyer un message. Arrête de chercher. Concentre-toi sur ton boulot. Arrête de jouer les princesses. C'est sans doute ça. T'abandonnes pas. Enfin presque. Parce qu'au final, être seule n'est pas si désagréable. Les codes de la société obligent à finir en couple, marié avec des enfants. On raille ceux qui sortent du lot. Mais à quoi bon ? Parfois la princesse est mieux toute seule qu'avec un prince défectueux. T'essayes de t'en convaincre. Tu finis par soupirer en rangeant ton portable dans ton sac. La journée va être dure. Tu prends ton courage à deux mains. Tu sors de ta voiture. Il n'y a personne dans le hall du journal. Tous sont déjà à s'affairer sur leur article dans leurs bureaux. Tu devrais être sur le coup toi aussi. Tu l'as bientôt terminé. Un article sur une interview d'un auteur local. Une chose passionnante pour toi, ennuyeuse pour d'autres. Question de goûts. Si tu pensais à ça tout le temps, tu n'aurais pas fait la moitié de tes rédactions. Et il y en a. Sans te vanter en même temps.
« Hard to wake-up ? » Tu tournes la tête alors que tu mets tes lunettes de soleil sur ton crane. Une assistante de rédaction. Celle qui vérifie la rédaction. Qui surveille la mise en page. Helen.
« Oh no. Just another story about a man. » T'hausses les épaules. T'as fini par avoir l'habitude de toute façon. Les histoires déchus c'est ton quotidien.
« It's always a story about a man. » Elle a pas tort. Tout est attrait à l'amour. Faut arrêter de se voiler la face. Les humains font tout pour qu'un autre les remarque, tombe amoureux et plus si affinités. Elle te lance un sourire compatissant. Vous vous dirigez vers les ascenceurs. Etage quatre toujours.
« Have you finished your article ? You gotta bring it today ? » Tu réfléchis un instant.
« I just want to correct some details, but yeah, Cooper wants it this afternoon. » Il avait été assez clair la dernière fois. T'as beau avoir ta rubrique. T'es toujours sous des ordres. Tu peux pas faire n'importe quoi. Tant mieux dans un sens. Au moins t'aurais toujours un regard critique sur ton travail. Combien d'articles tu vois être publié sur le net alors que ce ne sont que des ramassis ? Beaucoup trop. Au moins il est critiqué. Même si c'est parfois brutal à encaisser. C'est comme ça. Dans un journal il faut aller vite. C'est mieux que la rubrique nécrologique. Là où tu as commencé. Il y a des années à présent. Et encore t'as été aussi stagiaire-café. Le bon vieux poste d'esclave à tout faire. Tout le monde l'a connu. Et tout le monde se venge sur les prochains. La nouvelle règle de la chaîne alimentaire au sein du journal. Elle n'est pas dite mais tout le monde l'a bien comprise. Enfin l'ascenseur arrive à bon port. Il s'ouvre devant vous. Vous y pénétrez. T'entends des pas précipités. Ta collègue esquisse un mouvement pour réactiver les portes. Tu l'arrêtes d'un geste.
« He'll take another. » Tu dis simplement. Tu aperçois alors son visage à travers la rainure de la porte. Tu lui lances simplement un sourire triomphal. Avec un signe de la main. Juste deux doigts sur une de tes tempes. Comme un "ciao" bien nonchalant. Avant qu'elle ne se referme.
« You should stop your little game. It seems ridiculous. Like two kids with one toy. » Tu lui lances un regard. Un de tes sourcils se lève.
« Oh come on, Mara, don't be the one who doesn't understand ! It doesn't fool me. » Tu ne dis rien. Vraiment rien. Après tout, ça fait trop longtemps que ça dure avec Leo. Vous en avez tellement l'habitude que tu ne le remarques même plus. Vous êtes dans votre habitat naturel. C'est comme ça que vous marchez. Pourtant tu sais très bien que tout à l'heure l'un de vous deux ira voir l'autre. Simplement pour parler. Pour voir les heures défiler sans s'en apercevoir. Oui c'est comme ça que vous marchiez tous les deux.
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- She will be loved -september 2016
Tu ne sais pas tellement c'est arrivé. Oh que non. C'est juste ... Arrivé. Sans doute une bouteille de trop. Une soirée de trop. Mais voilà. Ta peau frisonne à chacun de ses frôlements. Elle vibrerait presque. C'est presque irréel. Toi. Lui. C'est comme dans un songe onirique. Une possibilité non envisagé. Tu l'aurais pas cru. Pas même quand tu l'as découvert ce soir devant ta porte. T'as cru d'abord à une blague. Une très mauvaise blague. Mais en voyant son regard t'as compris. Tu l'as déjà vu ce regard. Dans la glace sur ton propre visage. Un regard fatigué. Las. Malmené par une relation. Oui tu ne le connais que trop bien ce regard. Alors t'as fini par le laisser entrer chez toi. C'est sans doute parti de là. Peut-être qu'inconsciemment t'accepter bien plus. Qui sait ? Toi-même tu sais pas trop. Tu réfléchis pas trop. Tu peux pas. Parce que tu le vois arriver le moment. Encore un autre. Son regard se pose sur toi. Il est différent. Plus déterminé. Plus... Désireux ? Sans doute. Et c'est là. Ses lèvres capturent les tiennes. Sans crier gare. Sans te demander. Tu ne le repousses pas. T'as déjà pas repoussé sa main sur ton bras. Elle te frôlait. Te procurer des frissons. Mais son baiser... C'est autre chose. Une explosion. Un feu d'artifice. Les séries télévisées ne mentent pas. Parfois embrasser quelqu'un peut être comparé à un feu de joie. Tu le visualises très bien dans ta tête. Tellement que tu t'y abandonnes. Tu fermes les yeux. Non. Tu ne sais vraiment pas à quel moment ça a dérapé. Sans doute quand il a commencé à parler de Faye. Toujours cette Faye. Tu le pensais pas. Mais lui aussi. Il a l'air autant chanceux que toi. Avec les amours. Ça te fait presque sourire contre ses lèvres. C'était presque votre salut cette fiancée. Enfin ex-fiancée. T'étais un peu larguée de ce côté-là. Mais tu n'y penses pas. Sans doute le vin. Vous avez beaucoup trop bu. Tu le savais. La tête dans les nuages te le témoignait assez. Mais tu t'en fiches. Ce soir, cela allait être votre soir. Tes pensées étaient bien trop embrouillées pour réellement penser. Tu finis par mettre tes mains sur son visage. Tu te laisses aller à cette étreinte. Ce plus lui. Leo. Ou toi. Mara. C'est juste vos deux désirs réunis. Votre besoin respectif d'affection. Est-ce réellement de l'amour ? C'est à se demander. Peut-être que vous vous comblez. Peut-être que vous recherchez simplement de l'amour. Lui le désavoué de sa fiancée, et toi la mal-aimée. Ça ferait un bon titre de bouquin tiens. Mais tellement cliché. Mais tu te contentes de ça. Alors quoi ? Et demain ? T'y penses pas. C'est trop loin ça. A des années lumières. Tu vis l'instant présent. C'est déjà ça. Tu peines à respirer contre ses lèvres. Mais t'as pas envie de te détacher. Parce que ça sera sans doute pour toujours. Alors tu t'accroches à son tee shirt. Sa chemise. Tu sais même plus. Ses mains se baladent. Sur ton corps. Sur tes cheveux. Ta respiration se bloque presque. Ton coeur s'arrête. Quelques secondes. Avant de repartir. Beaucoup trop vite. T'as l'impression qu'il sort de ta poitrine. Ça te ferait presque mal de le sentir battre si fort. Mais ça te rend si vivante. Tes lèvres sont encore contre les siennes. Elles se frôlent.
« I'm not even sure this is real... » Mais il ne te laisse pas finir. Ses lèvres capturent à nouveau les tiennes. Tu n'es plus toi. Ou du moins t'arrives plus à l'être. Sans doute la passion de l'instant. Le désir presque éphémère. C'est là où vous avez dérapé. Qui aurait cru ça de vous deux ? Vous avez dérogé à vos propres rôles. Mais tu t'en fiches. Tu verras ça demain. Ou jamais. C'est bien aussi jamais. Tu laisses entraîner. Oui. Parce que ce soir vous allez franchir la barre de l'interdit. Le paroxysme de votre relation. Cela aurait pu te donner le vertige. Mais tu as accueilli ce moment avec assurance. Le vin sans doute. La situation aussi. Ou c'est peut-être lui. Sans doute des sentiments refoulés inconscients. Tu ne penses pas. Mais c'est probable. Tout peut arriver avec vous de toute façon. Alors tu laisses aller. Juste pour une soirée. Juste pour un moment. Et ça te fait tellement du bien. De ne pas penser. A demain. Aux conséquences. A tout en fait. Tu lâches prise. Tu tombes. Mais tu t'en fiches.
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- Losing your memory now -september 2016
Le drap glisse encore sur ta peau nue. Tu sens son toucher délicat. Le soleil diffuse sa douce lumière contre ta peau. Ton dos est découvert. Mais pas assez pour que tu es froid. Tu es bien. Vraiment bien. Tes yeux sont encore fermés. Tu te réveilles à peine. T'as la tête bien trop dans les vapes. T'as bu combien de verres hier déjà ? Tu ne sais plus trop. Sans doute ton défaut. Instinctivement, ta main cherche sur le deuxième oreiller. Mais il ne rencontre que du vide. Tu fronces les sourcils. Tu te relèves un peu. La place est vide. Alors tu finis par réenfouir ta tête dans l'oreiller. Il est parti. Mais là... Tout te revient. La nuit. L'alcool. Le baiser. Et tout ce qui s'en suivit. Oh god. Tu te relèves d'un coup. Le drap suit avec toi. Ça te donne presque le vertige.
« Oh my gosh... » Tu tournes la tête. Oui. C'est bien ça. Les souvenirs te reviennent en bloc. Et qu'est-ce que ça fait mal. T'as jamais eu l'idée de mélanger professionnel et privé. T'as jamais eu l'idée de coucher avec
Lui. C'est presque irréel oui. Mais... Est-ce que c'est différent maintenant ? Te sens-tu différente ? Pas tellement en fait. Ton coeur bat toujours autant. Ton sang coule toujours. Alors quoi ? Y a-t-il des sentiments ? Un amour dépassant le désir alcoolisé ? Peut-être. Tu n'y penses pas trop. Il est déjà parti. Presque. Parce qu'il réapparaît. Tu sais pas tellement quoi dire. Les histoires sans lendemain ça n'a jamais été trop ton truc. Tu sais pas quoi dire dans ces cas-là. C'était bien ? On est quoi maintenant ? Non pas ce genre de question. T'es presque sûre qu'il ne le sait pas lui-même. Parce que toi tu sèches complètement. Il n'y a plus de fiancée dans le viseur. Mais est-ce que ça privilégie une relation entre eux ? Sans doute pas. Il était encore amoureux d'elle. Tu le voyais hier dans ses yeux. Après tout, hier encore il était avec elle. Alors quoi ? T'es le lot de consolation ? Celle qu'il peut avoir mais dont il a pas besoin ? Sans doute. Alors tu ne dis rien. Pour le moment. Ça semble une éternité. Alors que ce n'est que quelques secondes. Ça te prend la tête. Tu cherches une bonne phrase. Pour le point. Il enfile son tee shirt. Toi tu dis rien. Enfin... Tu finis par te lancer.
« Maybe, we can... Forget ? » Tu dis ça. Tu dis rien. Tu veux jauger ses réactions. S'il veut. S'il ne veut pas. S'il avait autre chose en tête. Parce que toi ce silence t'en peux plus. Vraiment.
« You have Faye. Your fiancee. And I know you love her. » Tu ajoutes. Tu sais pas pourquoi. Tu combles le vide sans doute. C'est mieux que de penser à celui qui se crée dans ta poitrine.
« You and I... It's just a mistake. Like a youthful indiscretions, you know ? » T'essayes de faire de l'humour. Mais ça te sonne faux même à toi. Parce que bon pour les erreurs de jeunesse t'y repasseras. T'as trente ans, lui aussi. Alors quoi ? Vous faites votre crise de la trentaine ? Pathétique. Tu te dépatouilles comme tu peux.
« Yeah... And we are colleague. We don't have to get everything all mixed, right ? » Right. Tu acquiesces. Qu'est-ce que tu peux dire d'autres hein ? Rien. T'as pas les cartes en main. Les cartes vous les avez jetés par la fenêtre hier soir. Alors faut vous débrouiller comme vous pouvez. C'est tout. C'est pas très glorieux en somme. Mais vous avez pas le choix. Tu n'as pas le choix. Trop de facteurs en compte. Et pis comment une histoire comme ça, c'est direction le mur. Tu le sais. T'entends assez tes amies se plaindre de ça. Toi, t'as jamais voulu ça. Alors c'est sans doute mieux pour vous deux. Tu t'en persuades. Tu finis par poser ton menton sur tes genoux. Mais tu te lèves juste après. C'est mieux. Le drap s'enroule autour de toi. Il contraste avec ta peau bronzée.
« So... See you at work. » Tu dis finalement. Parce que tu sais pas trop comment conclure après ça. Tu préfères te réfugier dans ta salle de bain. Tu laisses couler l'eau sur ton corps. C'est mieux. Ça cache les larmes qui affluent à ton visage. Sans doute le trop de pression. Le trop de toute cette folle soirée. Les retombées. Oui c'est sans doute ça. Ça va aller. Tu le répètes. Mais c'est pas sûr que ça marche. Pauvre de toi.
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- Even in my head, you're still in my bed -november 2016
Ton doigt fait des cercles sur le haut de ton verre. T'as le regard dans le vague. Tu sais pas tellement quoi en penser. Si tu dois y penser. C'est étrange. Trop soudain. Tu t'y attendais pas. Oh que non. Pour toi, c'était une possibilité inenvisageable. Ou du moins dans ses circonstances-là. T'aurais plutôt pensé à une bague au doigt. Et un amour aussi. Ouais. Mais la vie n'est jamais comme on veut non ? Alors bon. T'as seulement pu te réfugier ici. Pour oublier un peu. A coup de verre de jus de fruit. L'alcool c'est prohibé. Et ça a déjà fait assez de dégâts il y a deux mois. Alors tu finis par tremper à nouveau tes lèvres dans le liquide orangé. Tu te contentes de peu.
« Oh come on. A beautiful girl who buries herself in an orange juice, it's so sad. » Tu relèves la tête. A tes côtés quelqu'un venait de s'asseoir. Un homme. Assez joli garçon faut bien l'avouer. Mais tu ne le remarques même pas. Tu te contentes d'un pauvre sourire.
« Is it better than a gin-based cocktail right ? » Il fait semblant de réfléchir.
« It depends. Some girls are really more talkative with that. » Tu lèves les yeux au ciel. Les lourdeaux, t'en as essuyé. Cela semble un peu plus léger. Ce n'est pas réellement la joie. Mais tu commences à t'y faire. Vraiment. Il veut être simplement gentil. N'est-ce pas ?
« I don't want to be talkative. I just want to drink another orange juice, or maybe an apple juice. And go home. It's simply. » Il fait alors une petite bouille.
« Don't want another kind of drink so ? » Il tente de faire de l'humour. Ça ne marche pas réellement ce soir. T'as pas la tête. Peut-être que tu peux le repousser. Jouer ta dernière carte. Ça serait pas plus mal. Au moins ça t'aurais servi à quelque chose aujourd'hui. Autant le dire de suite. Ça serait plus simple.
« I'm pregnant. » C'était presque étrange dans sa bouche. Un peu trop réel à ton gout. Ça prenait pas encore sens dans ta tête. Il y a eu cette soirée avec Leo. Et pis plus rien. Pendant quelques mois. Et aujourd'hui. L'annonce. Tu ne sais pas tellement comment le prendre. S'il faut le prendre. Ça s'embrouille dans ta tête.
« Oh. Congratulations. » Tu relèves le regard vers lui. Il semble heureux. Alors c'est ça la tête que font les gens à ce genre d'annonces ? Ça met toujours en joie une naissance. Pas toi. T'aurais voulu que ça se passe autrement. Vraiment.
« Not really, no. » Tu le sais. Ce n'était pas réellement la joie. Tu ne le sais que trop bien. Cet enfant, t'allais devoir l'élever seule. Être sa mère et à la fois son père. Une sorte des deux parents mixés. Tu sais pas tellement comment tu vas t'y prendre. T'y connais rien aux enfants. C'était toi le bébé de la famille. Pas l'inverse. Tu te sens perdue. Et ta mère qui est si loin. T'aurais aimé avoir de ses conseils. Vraiment.
« The father ran away ? » Tu ne sais pas pourquoi. Mais soudain t'as envie de parler. De tout extérioser. D'expulser tous tes sentiments. Et il y en a. Trop. Ça commence à exploser en toi.
« There is no father. He has his life. This baby hasn't to deal with him. » T'es catégorique. Leo a sa vie. Que ferait-il d'un bébé franchement ? Il est de nouveau avec Faye. Alors quoi ? Tu espères qu'il reviendra vers toi ? T'es trop naïve ma petite. Tu sais très bien que ça ne changera rien. Toi tu penses encore à lui. A sa peau contre la tienne. Mais lui ? Rien n'a changé pour lui. T'es persuadé. Alors tu ne vas pas l'embêter avec du superflu. Votre enfant. Tu pourras prétexter n'importe quoi. Tu trouveras bien. L'inconnu te regarde. Il semble pensif. Voire même un peu moins idiot. Qu'au départ. Les confessions de bar sont assez fréquentes. Tu le sais. L'alcool délie les langues. Le lieu de rencontre impromptue entre un homme d'affaire ayant été quitté par sa femme et un pauvre homme du peuple ayant perdu son travail. Les liens se tissent entre inconnus. Ils se défont d'eux-même à la sortie. Mais ici tout est possible. Le sentiment dépressif était presque palpable dans l'air. L'ambiance feutrée du bar y était sans doute pour quelque chose. Cliché pathétique. Mais le barman était de bons conseils. Généralement. Il devait en avoir vu des cas. C'est sans doute ça.
« By the way, I'm Thomas. » Il te tend la main. T'hésites quelques secondes. Pis tu lui sers la main.
☆ ☆ ☆ ☆
- Are you happy now ? -december 2016
Tu te tournes. Comme-ci. Comme-ça. Dans tous les sens. Tu ne sais pas tellement. T'aplatis le tissu sur ta peau. Tu le relâches. Faut bien que tu te rendes à l'évidence. Tu ne pourras bien plus le cacher plus longtemps. Ton ventre enfle de jour en jour. Tu soulèves ton haut ample. Le miroir te renvoie une légère bosse à la commissure de ton jean. Instinctivement ta main se pose doucement, ton doigt trace son chemin. Il frôle presque ta peau. Tu souris. C'est étrange. Tu as l'impression de n'être plus maîtresse de ton corps. Les changements commencent à opérer. Cela te fait peur. Tu ne peux pas le nier. T'as jamais eu cette expérience. C'est la première fois. Un petit être grandit en toi. T'essayes de le concevoir. Mais ça bloque dans ton crâne. Tu images pas. Totalement.
« Are you okay ? » Tu reviens à la réalité. Il doit s'impatienter.
« Just a few minutes. » Tu ne sais pas combien de temps tu as fait ton inspection. C'est plus fort que toi. Depuis un mois tous les miroirs t'attirent. Tu veux t'assurer que cela ne se voit pas. Que tout va bien pour le moment. Mais pour combien de temps hein ? Tu sais très bien qu'au bout d'un moment ça se verra. Tu peux pas le nier. Et il saura. Leo le saura. Il faudrait presque que tu prépares un truc à l'avance. Une excuse idiote peut-être. Tu ne sais pas. Ça te fait peur. Alors il faut reculer l'échéance. Le plus loin possible. Le mieux possible. Aussi loin que tu peux. Tu soupires. Tu rabaisses alors ta tunique ample. Tu tires le rideau et tu sors de la cabine.
« So.. What do you think about this ? » Tu tournes sur toi-même. Il semble pensif. Les hommes. Ils ont autant d'intérêt pour les nouveaux vêtements que pour leur première paire de chaussettes. Tu t'impatiences. Fais une petite moue.
« Come on, Thomas. Tell me. I'm like a whale, am I ? » T'es soucieuse. Tu prends le moindre gramme pris pour un drame. Parce que tu veux tout faire pour que cela ne se sache pas. En dehors de ta famille. Au boulot, ça serait intenable. Tu sais bien que les bruits de couloirs ça va vite. Trop vite. On t'a même déjà demandé si tu avais pris un peu de poids. Tu as fini par craquer. T'as préféré être l'image d'une fille qui mange trop que d'une pauvre fille mise en cloque par son collègue épris et fiancé à une autre. Pauvre de toi. Tu fais tout pour te protéger. Ou le protéger lui. Ton bébé. Parce que cette situation. Ça va être intenable pour lui. Tu le sens. Tu ne veux pas de tout ça. Tu lui veux une belle vie. C'est tout ce que tu demandes.
« You look beautiful. » Tu tournes la tête vers lui. Tu fais une petite moue.
« You say the same for every clothes I wear. » Il ne t'aide pas. Pourtant, tu l'avais emmené exprès avec toi. Et pis, cela vous fait une sortie. Ensemble. Pas comme un couple. Enfin tu ne penses pas. Qui voudrait d'une femme enceinte d'un autre hein ? Mais depuis cette soirée au bar, vous vous appelés souvent. Vous vous voyez quelques fois. Comme aujourd'hui. Il t'aide beaucoup. Trop peut-être. Mais c'est ton soutien. Le seul qui sait réellement. Il est ton épaule.
« Because you look beautiful in every clothes you wear. That's simply. Anyway, you can't hide your belly during nine month. And you know it. » Il avait raison. Mais tu ne voulais pas l'entendre. Pas maintenant. Alors tu fronces les sourcils. La colère s’immisce un peu en toi.
« I don't want anyone to know about this. » C'est vrai. C'était ton secret à toi. Tu le garderais probablement jusque dans ta tombe.
« You don't want Leo to know about this. » Il te corrige. Il a pas tort. Toi tu lèves les yeux au ciel. Mais tu peux pas nier. Pourtant, tu sais que ça arrivera un jour. Tôt ou tard. Dans les semaines qui viennent. Parce que ton ventre, il s'arrondit. Le petit être veut te montrer sa présence. Te dire qu'il est là bien au chaud. Et toi, tu n'as plus qu'à poser ta main dessus comme pour le protéger. De quoi ? De tout. La situation était bien trop compliquée. Dans quoi tu t'étais embarquée franchement.